Retirer Xav '-'
Ce documentaire ci :
http://www.youtube.com/watch?v=yhRYmYHJxrc
est génial aussi ! Ils ne parlent pas seulement des groupes de la scène heavy underground stoner etc.. mais aussi de tout ce qui tourne auour comme l'artwork. A voir absolument !
Je plussoie.
Excellent documentaire qui retrace l'histoire du heavy rock de Blue Cheer à Sunn 0))). En matière de docu rock, il se classe dans la catégorie supérieure. A la différence d'un (très bon) documentaire comme "Metal: a headbangers journey", il ne s'agit pas de vulgarisation. J'ai plutôt eu l'impression que les auteurs s'adressaient aux fans, à la scène même.
Je m'explique.
Bien sur qu'il est fait mention de Blue Cheer, Black Sabbath ou Led Zep' ... mais les journalistes ont la bonne idée de ne pas s'attarder sur ces grands classiques. Tous les groupes citent le Sabbath comme une influence majeure mais ici, foin de biographie à l'emporte pièces et de complaisants "les-premiers-sabbath-c'est-les-meilleurs"© (hormis peut être une subtile remarque d'un zicos de Nebula).
Le premier groupe que le documentaire traite un peu en profondeur est … Pentagram!!!
Exit les mega stars! Le propos assumé du film est de s'intéresser aux galériens du gros son, aux graisseux du rock qui sont restés bloqués dans les années 70, qui se lavent les cheveux mi-longs à la bière et "stay true" malgré les fins de mois difficile. D'ailleurs il est rappelé que Black Sabbath ne passait pas à la radio et que les Beatles avaient des amplis de fiottes. Des vrais de vrais !!
Les interviews sont entrecoupés de passages live (de tête : Earthless, Om, Comets on fire, Sunn 0)))…) et abordent l’évolution du genre de façon chronologique : l’âge d’or seventies, la morne plaine eighties, la résurrection nineties et … le futur, Sunn 0))). Le documentaire s’attache à montrer qu’il s’agit moins d’un genre que d’une sorte de style de vie, forcément underground. D’ailleurs le film parle peu de « stoner » ou « desert » rock. Il parle plutôt de hard rock et de heavy rock. L’un des musiciens dit que le terme « stoner rock » est surtout utilisé par ceux qui ne fument pas … pour distinguer les groupes qu’ils ne veulent pas écouter !! Des ponts sont intelligemment lancés entre the obsessed, kyuss, soundgarden, mudhoney, par exemple, afin de démontrer que les étiquettes ont peu de sens et divisent plus qu’elles ne rassemblent des musiciens qui finalement partagent les mêmes influences et la même façon de faire punkisante. Ainsi le film s’attarde sur l’imagerie, l’influence psychédélique (et de l’artwork des premiers hawkwind) et sur le fait qu’il s’agit essentiellement d’une musique live, idéale pour les generator parties. Ca tombe bien, les clubs ne voulaient pas d’eux. Jack Endino, ingé son mythique s’il en est, explique d’ailleurs la disparition du heavy rock du devant de la scène dans les années 80, par l’importance prise par le son studio. « Hysteria » de Def Leppard illustre son propos.
Le film croule sous les anecdotes et se révèle parfois très drôle. Vous saurez tout sur les milliers de dollars d’avance cramés, littéralement, par Sleep pour l’enregistrement de ce qui deviendra le mythique « Dopesmoker ». Vous apprendrez que ce titre a été composé à partir d’une gamme indienne. Vous vous taperez un fou rire d’anthologie quand vous verrez les membres de Dead Meadow, blancs comme des culs et complètement dééééééfoooooooooncéééés, dire très sérieusement à la caméra que « non mais en fait c’est la musique qui compte, la dope ce n’est pas essentiel » (celle là, on se l’est remise en boucle !!).
Le documentaire se finit sur Sunn 0)) et une petite réflexion concernant l’évolution du style ( importance d’internet pour la diffusion, esprit DIY et autoproduction…)
Au final, la seule chose que je reprocherais à ce film c’est d’être un peu trop porté sur la glorification d’une scène soit disant underground. Le travail fait par les journalistes pour montrer de manière exhaustive les différentes tendances et les réunir semble aboutir à ce plus petit dénominateur commun : si t’aime le gros son et que t’es fauché, tu en es, mon gars !! Le film est sorti en 2009 et je trouve, à titre personnel, que le stoner connait depuis bientôt 3 ans un très fort engouement de la part d’un public post ado, c'est-à-dire de personnes qui n’ont pas connu Kyuss ou les premiers Sleep. En fait, il est de plus en plus facile de créer un groupe dans ce style. Quant à l’aspect fauché, je ne pense pas que cela les distingue du commun des metalleux ou des punks …