C'est marrant sur la dernière vidéo il y a des phrasés qui me font penser à Donna Lee, pourtant je ne pense pas que ce soit ça (je suis une quiche en jazz, ça aide
).
J'en profite pour demander aux virtuoses ici : les musiciens qui se prennent des soli de cette envergure, et surtout à cette vitesse (où on n'a quand même plus beaucoup le temps de penser à quelque chose), comment font-ils?
Je ne parle pas ici de l'aspect purement technique, je sais qu'il y a un travail énorme là-derrière.
Non, je parle plutôt de la construction, du "déroulé" mélodique du solo : est-ce complètement / partiellement / pas du tout improvisé? Quand il s'agit d'un "solo" pur (c-à-d. sans accompagnement harmonique même minime), joue-t-il avec une progression d'accords dans la tête ou pas? Utilise-t-il plusieurs plans "tout faits" autour desquels il raccorde quelques traits improvisés? Pense-t-il toutes les notes avant de les jouer/en les jouant, ou la mémoire musculaire joue-t-elle un grand rôle à cette vitesse? Dans l'enchaînement des phrasés, y a-t-il une ligne conductrice, ou une espèce de "storyboard" qui dit au musicien "là, il faut jouer legato, puis là staccato, ici il faut aller vite dans le haut du manche, puis grave pour garder un équilibre auditif et pour marquer une variation", etc.. ? Sait-il toujours et à tout moment la gamme et le mode dans lequel il joue, ou au contraire "déconnecte"-t-il? Est-ce que je (me) pose trop de questions?
Allez les gars, surtout les solistes techniciens, vos avis m'intéressent.
N.B. je parle ici de façon tout à fait détachée du style de musique et des notions de "j'aime/j'aime pas", ce qui m'intéresse, c'est de comprendre quels sont les mécanismes qui régissent le passage du cerveau aux doigts, surtout à cette vitesse et pendant aussi longtemps.