Juste en réponse au petit pamphlet de francissamuel: ça ne m'a absolument pas convaincu
1) Ton métier a beau être difficile, crois-moi, des métiers difficiles, il y en a partout. Pas plus le tiens que le mien... c'est peut-être incroyable, mais je crois que des journées "de bureau" peuvent être tout aussi fatigantes, et quand c'est pas physiquement ("seulement" 50 h par semaine, payées 35, et horaire habituel de 19h30 à la maison... c'est sur, ça ne fait pas forcément autant pitié que 4h du matin !), c'est moralement (le stress, crois-moi, c'est épuisant !). Pour sortir du cadre du bureau, on peut aussi parler du convoyeur de fond (payé au smic, qui risque sa vie tous les jours...), de l'urgentiste (60h par semaine, et rarement les congés quand ils veulent), du manutentionnaire (qui passe ses journées à visser des boulons ou à porter des sacs de 100 kg), ou des employés du secteur BTP ou Sidérurgie, dont la pénibilité n'est plus à prouver. Définitivement, oui, ton métier n'est peut-être pas aussi facile qu'on croit, mais moi, personnellement, je ne te plains pas, ne compte pas sur moi !
2) les conditions ne se dégradent pas, au contraire ! C'est juste qu'on est de moins en moins capable de supporter de travailler ! A penser aux RTT pour les WE prolongés en vol charter, aux écrans plats payés à crédit, on en oublie que la vie, ça se gagne! Et c'est pas fait pour être plaisant, agréable, ou quoi que ce soit ! Alors non, c'est pas plus pénible qu'avant, seulement, globalement on devient de plus en plus de gros branleurs, qui en oublions que RIEN n'est censé nous être DU, et qu'il faut travailler pour mériter ce qu'on a. Ca, nos ancêtres qui passaient 10h par jour dans les champs sans prendre de congés, l'avaient bien compris, et nous, on l'a oublié, pauvres enfants gâtés qui voudrions tout avoir sans rien faire.
3) Les régimes spéciaux de retraites avaient des raisons d'être, ils ont aussi des raisons d'évoluer. Cheminot était un métier difficile, usant, physiquement, qui justifiait qu'on cesse l'activité arrivé à un certain âge. Les choses ont changé, la vie est plus longue, plus facile, plus confortable, la façon de travailler doit évoluer aussi. Moi, je vais devoir travailler jusqu'à 65 ou 70 ans, et je suis obligé maintenant de mettre de l'argent de coté pour continuer à vivre après, tellement je suis peu sur d'avoir une retraite un jour. Ben vu que je vivrai sans doute 20 ans de plus que mes ancêtres il y a 50 ans, ça me parrait normal ! Quand je vois qu'on peut maintenant passer plus de temps à la retraite que dans la vie active, je me dis qu'il y a un soucis, et que l'argent, il ne tombe pas du ciel. La vie a évolué, les régimes spéciaux doivent évoluer avec !
4) TOUS les politiques et TOUS les patrons ne sont pas des pourris! Il y a des bons, et il y a des mauvais, comme partout (entre nous, les syndicalistes qui n'ont aucun remord à fouttre la moitié de la population dans la merde, je les trouve aussi malfaisants que des politiciens corrompus ! Pourtant, ils ne sont ni patrons, ni politiques.) Les vacances dans des yachts ne sont que la partie visible de l'Iceberg! Pour être patron, il faut se jeter à l'eau (si tu les envie, n'hésite plus, saute le pas!), il faut investir son propre argent, au risque de tout perdre... Accepter de n'avoir plus ni congés, ni week-end, ni retraite, ni assurance chômage en cas de problème. C'est 70h par semaines, et ceux que je connais qui réussissent à prendre 2 semaines de congés par an, ils emportent avec eux leur ordinateur portable pour continuer à travailler sur leur lieu de vacances ! Alors oui, la famille est contente, il y a des sous à la maison, mais ne va pas croire qu'il y a un père (ou une mère, quand c'est la femme qui est patronne!) à la maison, le retour du patron, c'est souvent après tout le monde, à 22h. Et là encore, je ne te parle pas du stress (même le soir, chez soi, on ne quitte jamais le boulot, on continue à avoir des insomnies), et de la fragilisation du corps humain qui n'est pas forcément plus fait pour endurer le stress que les travaux de force! Je pense même qu'il y a moins de "patrons à la retraite" à profiter tranquillement de leurs 70 ans, que d'employés de bureau qui, au pire, ont un peu d'arthrite... Les patrons et les politiques, une fois sortis des affaires, ne font pas vraiment long feu, je pense.
Il y a une vingtaine d'années, la France était dans le quinté de tête des pays développés et puissants économiquement. Je ne pense même pas qu'on sera dans les 20 plus grandes puissances dans un horizon de 10 ans. Le monde a évolué, pas la France. On reste braqué, acr-boutés sur nos "acquis", en rêvant à une vie meilleure, en demandant toujours plus, et en faisant toujours moins.
Ne comptez pas sur moi pour soutenirune grêve défendant une vie d'un autre temps, qui ne veut pas regarder vers l'avenir avec réalisme, et qui refuse de comprendre que si on veut survivre, il va falloir se battre... La guerre ne se fait plus avec des armes, mais avec de l'argent, c'est comme ça... et cette guerre, on est en train de bien la perdre. Au boulot, les français, bordel !