Bon, bin sentiment d'ensemble mitigé.
Y'a des gros, gros morceaux, des méchantes idées qui arrachent, des gros riffs. Des morceaux pas mal foutus, assez décalés pour du Metallica par moments, dans l'ensemble c'est bien ficelé.
Par contre, la grosse caisse prend la tête. Ça frappe, ça frappe trop. Du kick, je veux bien, mais là y'a vraiment blinde de haut médium sur le grosse caisse et ça prend un peu la tête par moments. La caisse claire passe, même si je la trouve bien trop lourde (ça fait plus "vlan" que "tac").
Dans l'ensemble, ça manque un peu d'air. On respire un peu rarement, et The Day That Never Comes et The Uniforgiven III sont les bienvenues.
Autre constat : il va vraiment falloir dire à Hammet de changer de son, là ça devient difficile. C'est soit nasillard soit trop rond, avec parfois la wah qu'on entend beaucoup plus que les notes, bref, c'est un peu le souk. Les solos sont assez balèzes, ça rattrape assez bien la chose néanmoins.
La grosse gêne de cet album, c'est le sentiment de manque de recul par rapport à sa propre musique et le "faisons plaisir aux fans" ambiant.
Soyons clairs, beaucoup fans de Metallica, c'est la plaie. Dès qu'il y a quelque chose de nouveau, rien ne va plus, quand ceci change, c'est la catastrophe, et gnagnagna, bref, parmi les plus grosses pleureuses que j'ai pu voir et entendre.
Et j'ai le malheur de dire que cet album semble, après écoute intégrale, avoir été conçu, construit, composé pour plaire aux fans. Pire, aux fans nostalgiques, adeptes du "ah c'était mieux avant, après c'est devenu impur, sale, et puis moi je sais mieux qu'eux ce que c'est que Metallica !". La preuve la plus flagrante, c'est "Suicide & Redemption". Un morceau intrumental de 9 minutes, intro en fondu et fin en fondu. Si ça n'est pas fait exprès pour rappeler Orion, je veux bien me couper un bras. Sauf qu'à aucun moment, ce morceau n'en a la carrure. Il se perd dans de fausses idées à gauche à droite, sans cohérence ni grand intérêt. Clairement le moins bon morceau de l'album à mon sens, le plus dispensable. En fait, il donne un peu l'impression d'un morceau sur lequel aurait dû se trouver du chant, mais qu'ils se sont dit "ah bah non tiens, ça leur rappellera le bon vieux temps, une instrumentale". Bref, c'est long, très long, d'autant que le passage central "bienvenue à Disneyland-tout-en-majeur" n'aide pas la pilule à passer. Heureusement que l'album ne se termine pas sur ce morceau mais sur "My Apocalypse", que je n'accrochais pas à la première écoute, mais finalement assez excellent, un bon bout de Thrash ! Le morceau le plus court de l'album.
Bref, il y a à boire et à manger sur cet album. Dans l'ensemble, il se tient bien, il y a de très bonnes idées, parfois un peu pourries par l'insupportable Ulrich au son chiatique (on entend même des pains sur certains rythmes... tendez l'oreille, vous verrez, y'a de la grosse caisse pas en place, ça vous pète la puissance d'un gros riff), parfois parfaitement orchestrées.
Un peu déçu par le son de basse, qui manque de puissance, hyper discret, mais à mon avis c'est une volonté, donc pas franchement critiquable, ça ne regarde que mes goûts.
Bref, je retourne l'écouter encore et encore, dans différentes conditions, il y a tout de même des choses qui m'ont beaucoup plu.
Pour terminer à propos du son général, le grand point positif, c'est que c'est un son relativement inattendu, très agressif pour un son "moderne", la voix n'est clairement pas en avant, et c'est osé, donc, c'est bien. Vivent les initiatives !!
Bref, je vous encourage à l'écouter, à y donner un peu d'attention, car à mon avis, cet album le mérite. Largement.
Je retourne écouter Broken, Beat & Scarred qui est un des morceaux qui m'ont le plus plu, je reviendrai donner mes futures impressions si d'autres choses me viennent à l'esprit !