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Tout sur Les Claypool et le Green Naugahyde de Primus - SlappytoZine 7 - Artistes

Publié par le
28/10/2011
16912 vues

Le dernier album "The Green Naugahyde" de Primus est sorti il y a peu, ainsi le SlappytoZine se devait de vous en parler et d'en profter pour revenir sur la carrière du bassiste légendaire "Les Claypool"

 

Biographie 

 

Leslie Edward Claypool est né à Richmond en Californie, le 29 septembre 1963. D’une famille modeste, il développe d’abord son oreille musicale avec les Beatles. Il fait la connaissance au lycée d’un certain Kirk Hammet (ouioui, c’est bien lui) qui lui fait découvrir d’autres horizons avec Jimi Hendrix ou Led Zeppelin.

 

C’est à peu près à cette époque qu’il choisit la basse comme instrument en rentrant dans le groupe du lycée. Il est tout de suite séduit par le son rond et profond de l’instrument et est, de plus, très admiratif de Geddy Lee, de Rush, un groupe de rock progressif canadien. C’est avec un autre guitariste de son lycée, un certain Mark Biedermann qu’il entre ensuite dans un groupe de métal progressif appelé Blind Illusion.

 

Le lycée est pour Claypool un moment de frénésie de découverte musicale où il jouera dans des groupes de jazz, et découvre la fusion de Stanley Clarke et le funk de Larry Graham. Il incorpore alors le slap dans son jeu.

Après son diplôme il entre dans un groupe de reprise de blues, de R’n B (du vrai, pas celui de M. Pokora) et de funk, le Tommy Crank Band, où il jouera plusieurs concerts par soir, 7 jours sur 7. Il y apprendra la rigueur, l’endurance, mais aussi les joies de l’improvisation, et y développera une solide technique. C’est à cette époque qu’il achète en empruntant à ses parents, sa première Carl Thompson, une 4 cordes, medium scale (32’), qui le suivra en tournée jusqu'en 2008/2009. Il avait vu Stanley Clarke en jouer une (la fameuse piccolo basse accordée une octave plus aigue) et trouva qu’il n’y avait pas d’instruments plus confortables.

 

Nous sommes alors dans le début des années 80. Les Claypool commence à créer ses propres compositions. Il crée le groupe Primate en 1984, avec Todd Huth à la guitare et Jay Lane à la Batterie. Il ne trouve personne pour chanter ses textes et décide de chanter lui-même malgré cette voix qui le complexe et qui deviendra pourtant l’une de ses « marques de fabrique ». Malgré une rapide réputation dans le milieu underground de la baie de San Francisco, le groupe finit par splitter quand Huth décida d’arrêter. Les Claypool rejoint alors son vieux groupe de lycée Blind Illusion le temps de faire un album : Sane Asylum. Entre-temps, Claypool, encouragé par Kirk Hammet, auditionne pour Metalica après la mort de Cliff Burton. Il sera refoulé car jugé « trop bon » par James Hetfield. Claypool ne croira jamais à cette excuse. Pour lui, son style ne convenait tout simplement pas au style du groupe de métal.

En 1988, il quitte Blind Illusion mais pas tout seul ! Il embarque avec lui Larry « Ler » Lalonde, guitariste atypique, ancien élève de Satriani, qui dit de lui qu’il est passé du côté obscur. Ils auditionnent des batteurs, finissent par choisir Tim « Herb » Alexander et créent sur les ruines encore fumantes de Primate, « PRIMUS ».

 

Toujours grâce à l’argent prêté par ses parents le groupe sort le live « suck on this » qui fit un buzz énorme dans les radios étudiantes, si puissantes aux Etats-Unis. Ils signent alors avec le label indé « Caroline » qui réédita ce premier album et le second Frizzle Fry, véritables boules d’énergie musicale. Ces 2 albums eurent assez de succès pour signer dans la major Interscope et sortir le fameux Sailing the seas of Cheese, gros succès commercial pour un groupe de rock indé un peu bizarre. Le groupe sortira en tout onze albums dont le dernier, « the green naugahyde », le 13 septembre 2011 (voir ci-après) avec certains efforts de reprises (« misceleanous debris », « rhinoplasty ») ou un mini album (« animals should not try to act like people » en 2003).

Toutefois, ces onze dernières années, entre « Antipop » et « the Green Naugahyde » ont été plutôt calmes pour Primus… Mais pas pour Les claypool qui multiplie les projets. 

 

 Musicaux d’abord :

Les Claypool aime les Side projects. C’est le moins que l’on puisse dire : Les Claypool and the Holy Mackerel, Colonel Claypool’s Fearless Flying frog brigade, Oysterhead, Colonel Claypool’s Bucket of Bernie Brain, et 2 albums sous son seul nom, sont des formations musicales créées ad hoc pour satisfaire l’appétit musical et créatif de Claypool ainsi que celui de qques partenaires prestigieux tels que Bernie Worell ou Stewart Copeland. C’est pour lui l’occasion de partir dans d’interminables tournées aux 4 coins de l’Amérique du nord principalement.

Il participe aussi à des albums d’autres artistes dont notamment Tom Waits.

Claypool s'intéresse aussi à d’autres formes d’expression artistique. Il écrit un roman : « south of the pumphouse », histoire d’une virée de pêche qui tourne mal. Il réalise et joue dans un film indépendant « Electric apricot : quest for festeroo », sorte de faux documentaire sur un groupe de la scène indé, qui cherche à percer ou il joue le rôle du batteur.

 

Il s’est même lancé depuis quelques années dans la production de vin d’abord un pinot noir (le purple pachyderm) et même un rosé (le pink platypus) !

 

Les Claypool est donc un homme plutôt occupé, Marié à sa femme depuis 16 ans, et ses deux enfants. Il vit dans les environs de son patelin d’enfance à El Sobrante – CA, chez lui au « Rancho Relaxo ». Il y enregistre d’ailleurs, et mixe la plupart de ses derniers efforts musicaux (dont le dernier Primus). Il souffle de temps en temps, en pratiquant sa passion de toujours : la pêche, en virée sur son bateau : El bastardo.

Son Style : Il le dit lui-même, le jeu de Les Claypool est d’abord très percussif (le titre Lacquerhead sur Antipop    en est peut-être le meilleur exemple). Il mixe des sonorités rock, métal jazz et funk. Il utilise toute sortes de techniques : jeu à trois doigts, taping, slap, jeu en accord sur 4 et 6 cordes frettées ou fretless (pas de médiator à ma connaissance). Il joue fréquemment de la contre-basse (pizzicato et à l’archet), de la Bass-jo (basse-banjo) et se montre de plus en plus friand de whamola, sorte d’instrument entre la contrebassine, la contrebasse électrique et un levier de vitesse (   ).

 

En réalité, sa technique, bien qu’admirable, n’est selon moi pas son réel point fort. D’autres bassistes sont bien meilleurs que lui sur cet aspect là : Shehan, Wooten, et j’en passe. La force de Les Claypool est d’avoir un univers sonore et visuel très particulier auquel sa technique sert de formidable vecteur de communication. La musique de Claypool devient même parfois quasi « visuelle » et nous emmène dans un univers entre Looney tunes et Tim Burton.

 

Sa capacité à jouer des parties de basses très présentes, relativement complexes avec parfois des phrasés rythmiques qui demandent un peu de concentration sur tout un morceau, et à chanter en même temps est remarquable, et peu répandue… Tout comme sa voix, nasale, qui dérange à première écoute, et qui se révèle au fur et à mesure des écoutes un ingrédient indispensable de la narration musicale de l’univers Claypoolien.

 

Si le style de Les Claypool est difficile à définir, il est en revanche reconnaissable immédiatement avec ses lignes denses, « épaisses » même, qui laissent parfois peu de place aux autres instruments. En revanche, Il sait aussi être un bassiste plus discret ( « Big in Japan &raquo... ).

Bref, pour résumer, Les Claypool a créé son style, son son, sa patte, sait s’adapter, évoluer et constitue une référence incontestable du monde de la basse rock de ces 20 dernières années.

Le saviez-vous ?

  • Les Claypool a été prénommé comme son grand-père (Leslie). Ce dernier a toujours plaint son petit fils de porter ce prénom qu’il détestait lui-même. Les parents de Les Claypool avaient fait ce choix car ils étaient jeunes, avaient peu de revenus et savait qu’ils auraient besoin d’aide. Ils pensaient ainsi amadouer papy Claypool.

  • La Rickenbacker que possède Les Claypool lui a été donnée par Alex Lifeson de Rush lors d’une soirée bien arrosée.

  • La légende veut que Carl Thompson ait failli mourir d’une infection pulmonaire due aux poussières de bois alors qu’il fabriquait la Rainbow bass.

Matériel 

 

Au cours de années Les Claypool a utilisé pas mal de basses en concerts. Toutefois il est aujourd’hui très associé au luthier Carl Thompson  . Cette association est largement justifiée comme vous allez le constater dans ce listing sans doute non exhaustif de son matériel connu à ce jour (2011) :

 

Basses :

  • Carl Thompson 4 cordes : la première qu’il ait possédée, et qui l’a suivi pendant plus de 20 ans. Connue comme sa basse principale jusqu’à il y a peu.

  • Carl Thompson 4 cordes (érable) : elle lui servait de 2nde basse. Plus vue depuis un moment.

  • Carl Thompson 6 cordes fretless : la fameuse rainbow basse, qui arriva juste à temps pour l’enregistrement de Sailing the seas of the cheese

  • Carl Thompson 6 cordes Frettée : sans doute l’un des premières basses 6 cordes au monde. (Carl Thompson construisit la toute première. Sisi). Considérée comme ratée, elle croupissait dans un placard. Fretless au départ, puis frettée, le luthier new yorkais trouvait le manche trop petit, rendant les cordes trop rapprochées. Les Claypool l’adora tout de suite et l’acheta.

  • Carl thompson 4 cordes Fretless

  • Carl thompson 4 cordes ébène, appelée « antimatter », avec un diapason de 36 pouces (comme les 6 cordes. Les préférant un diapason de 32 pouces pour ses autres 4 cordes)

  • Carl Thompson, 4 cordes parfaite réplique de la première citée

  • Une basse dobro de marque et origine inconnues. Claypool dit qu’elle est apparue dans un son bureau un jour.

  • Une contrebasse électrique, achetée chez un prêteur sur gages pour 200$.

  • Une basse tune 6 cordes qu’il utilisait avant d’avoir les Carl Thompson

  • Une Fender jazz bass rouge frettée ou fretless

  • Une Fender jazz bass crème

  • Une Rickenbacker

  • Une contrebasse

  • Une contre basse électrique NS design 5 c.

  • Un banjo-basse fabriqué par son ami dan Maloney

  • Un whamola

  • Et enfin sa dernière 4 cordes, utilisée sur la dernière tournée, conçue avec son ami Dan Maloney.

Il me semble aussi l’avoir vu avec une Kramer 4 cordes, mais je n’en ai pas retrouvé trace.

 

Amplification :

 

Les Claypool a longtemps utilisé un Mesa Poogie power amp 400, dans 2 cabs Mesa boogie powerhouse 215. Les a ensuite changé sa tête pour une ampeg SVT 3 pro, puis plus tard passera aussi aux cabs Ampeg SVT 2x410 et 2x215. Ill utilisekjb désormais la SVT5 pro.

On connaît aussi à Les Claypool un Galien Kruger MB séries, et un vieil ampli vintage à transistor Made in UK dont je n’ai pas trouvé la marque.

 

Les effets :

 

Alors là, c’est un peu la foire, mais je listerai rapidement un Korg AX3000B, le compresseur DBX 160a, Line6 DM4 distorsion modeler, Line6 DL4 Delay modeler, Boomerang Phrase sampler, ADA MB-1 bass MIDI Pre amp, Digital music MIDI gound control Footpedal, Sansamp Bass Driver DI,….

Ne me demandez quand, comment il les utilise ou ni même à quoi servent certains de ces machins. Je serai bien incapable de vous répondre.

Chronique de « The Green Naugahyde » Primus , septembre 2011.


11 ans… 11 longues années sans réel album studio de Primus. Il y avait bien eu le 5 titres “animals should not try to act like people”, plutôt bien senti mais qui nous avait laissé pas mal sur notre faim.

Voilà donc un treize titres, serti d’un écrin vert flashy, agrémenté d’une simple photo de jouet en fer blanc représentant un cycliste au visage poupon. Une imagerie proche de l’univers du groupe, même si certaines pochettes du passé semblaient plus imaginatives.

 

Alors, que dire de la matière elle-même. Une intro ( Prelude to the crawl ), qui joue le rôle des trois coups avant le début d’une pièce de théâtre. Le décor est posé, c’est bon on rentre dans le vif du sujet. «  Hennepin crawler   » aurait pu figurer sur n’importe quel album de Primus. Classique, mais jouissif après tout ce temps sans morceaux originaux. Le premier gros morceau arrive avec «  Last Salmon Man   », considéré par beaucoup comme le dernier élément des fisherman’s chronicles. C’est confirmé, Primus est de retour, avec ce que l’un des musiciens avec qui je jouais avait qualifié de métal clownesque. Sans doute une des meilleures pièces de l’album avec sa rythmique très rock et son « refrain » reggae joué par bugs bunny.

 

Apparemment, Larry Lalonde, qui signe ce titre aurait passé du temps avec Tim Burton à parler de l’album Pork Soda. Sinon, je ne peux m’expliquer «  Eternal consumption engine   », un ovni made in Primus, fort en imagerie loufoque à l’écoute, critique de la culture consumériste si présente aux USA.

Les Claypool n’a pas été inactif lors de ces dernières années, et «  tragedy’s a comin  ’ » est une sorte de mélange entre Antipop et des efforts plus personnels du leader à la voix qui vient du nez. Ler est parfait sur ses parties guitares. Bien que pas toujours en avant dans Primus, il fait vraiment partie des meilleurs guitaristes que je connaisse. Imaginez-vous à sa place avec des des parties de basses pareilles, et démerde toi à poser de la guitare là-dessus. Pas facile.

 

«  Eyes of the squirrel  » est un morceau atmosphérique, avec des paroles acerbes. Les aime désormais mettre des effets, créer des ambiances…Outre la patte inimitable de Lalonde, Il est bien aidé par Jay Lane, batteur virtuose qui n’a rien à envier à ses prédécesseurs derrière les fûts. Quelles parties de batterie ! Tout l’album est éclaboussé de la classe de ce batteur inventif, premier maître du rythme dans ce groupe qui s’appelait encore Primate.

 

On retrouve ensuite Les Claypool, contrebassiste, avec un morceau sombre et une guitare parfaite encore de Larry. Il évoque en fait une amie morte d’une overdose ( Jilly’s on smack ). Là encore, cette chanson aurait pu figurer sur Pork Soda, tant l'ambiance fait penser à "Bob" , qui parle d’un ami qui a mis fin à ses jours. Pesant mais efficace, et heureusement suivi de « Lee Van Cleef   ». On voyage de nouveau dans la discographie de Primus pour se retrouver sur l’album de reprise Rhinoplasty, avec une touche de Tales from the punchbowl. On imagine en effet parfaitement Claypool demander à ses 2 autres compères de renfiler les costumes du clip de «  Wynona’s big brown beaver   » pour jouer ce morceau.

 

« Moron TV  » s’inscrit dans une veine typiquement primusienne avec tout de même cette ligne de basse sur le couplet quasi reggae, un poil punk (oui, je sais c’est bizarre comme mélange).

Puis, c’est sur une intro batterie, perturbée par un son de ferry qui accoste, que se pose la chanson suivante composée par Claypool et Lane, «  Green Ranger  ». Sans doute le morceau le plus étrange et le plus sombre de l’album.

 

Je vous avais dit que Larry Lalonde était souvent en retrait dans les morceaux de Primus ? Pardon, c’est une Hérésie, et l’intro « corones included » de «  Hoinfodman   » est là pour nous le rappeler. Et le « refrain » si je puis dire, est également là pour nous remémorer que Primus a composé le générique de South Park.

On finit (ou presque) par " Extinction Burst  " qui n’aurait pas dépareillé dans les premiers efforts discographiques. Energie, virtuosité à tous les étages. Avec une pointe de grandiloquence très second degré, que j’affectionne particulièrement. Puis enfin, c’est la fin du petit voyage dans le train fantôme de la fête foraine concoctée par les « trois hommes d’un pouvoir extrême ». Un court rappel de l’un des morceaux de l’album, nous accompagne pendant notre sortie du parc d’attraction. La fête se finit avec " Salmon men  ".

 

Conclusion

Alors que reste-t-il de cet album ? Pour ceux qui suivent Les Claypool depuis ces dernières années ne seront pas perdus, et retrouveront même avec plaisir la teinte Primus. Ceux qui attendaient un nouveau frizzle Fry, seront sans doute un peu déçu. Le groupe mise moins sur l’énergie, plus sur les ambiances, et l’atmosphère qui se dégage à l’écoute de cet album. Tous les ingrédients sont là pour un excellent album de Primus : une basse présente et des lignes qui allient originalité et efficacité, une batterie jouissive, et une guitare inventive qui donne le petit plus, qui fait tout le sel de cette musique. Pourtant cet album ne fera pas l’unanimité, c’est certain. Mais si je dois donner mon avis, avec sa production impeccable, ses petites surprises çà et là (notamment quelques secondes de live en plein « tragedy’s a comin’ »), c’est pour moi déjà un grand classique de Primus, et un indispensable de mon audiothèque.

 

2 Commentaires

1 2 3 4 5
16 notes
Notes pour Tout sur Les Claypool et le Green Naugahyde de Primus - SlappytoZine 7 | Slappyto : 5/5 sur 16 notes
#2
31/10/2011 15:50:17
Belle chronique, super bio. Ce type est, et restera, un extraterrestre de la basse...
Et tant mieux.
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#1
29/10/2011 00:59:55
Il en fait beaucou sans en faire de trop. C'est appréciable de la part d'une personne qui a beaucoup de technique!  
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