Mais non !
Pour une valeur de résistance donnée le tube va générer un courant (de repos) donné (ça dépend du type de tube, il y a des abaques pour ça dans les datasheet).
Comment reste-t-il stable ?
Ce courant génére sur cette resistance une tension ( en vertu de la loi : U=RxI ) positive par rapport à la masse.
Cette tension positive par rapport à la masse équivaut du point de vue de la grille (qui elle est à la masse via sa propre résistance de polarisation) à une tension de polarisation négative (la cathode est à un potentiel supérieur à celui de la grille, exactement comme pour un grid bias).
Maintenant, si pour une raison X, Y ou Z le courant de repos augmente, cette tension aussi, elle devient donc plus positive par rapport à la grille, qui se retrouve "trop" négative par rapport à la cathode forçant ainsi le tube à diminuer le courant de repos qui s'auto-stabilise (et inversement bien sur)
Donc une résistance de valeur inférieure donne un courant de repos plus élevé, et lycée de Versailles.
C'est exactement comme ça qu'on polarise les tubes de préamp, les FET's etc.
Même les transistors bipolaires, s'ils sont polarisés différemment, voient leur courant de repos (et leur température) stabilisé dans 99,9% des schémas de cette façon, par une résistance d'emetteur.
Le (presque) seul défaut (trés relatif) est qu'on ne peut pas pousser les tubes dans leurs derniers retranchements au niveau de la puissance fournie (rendement médiocre, mais de toutes façons c'est le cas de tous les montages à tubes....) puisqu'on ne peut travailler sur un courant de repos égal à zero, ou faible (ça ne fonctionnerait plus) et que donc on est toujours assez loin de la classe B (c'est variable suivant les modéles de tubes aussi).
De plus, dans le cas d'une polarisation cathodyne, la tension de polarisation induite est à déduire de la tension d'anode dans la courbe "puisssance max=fonction de la tension d'anode".
Comme on fait de la musique ça n'est pas grave.Ca explique par contre qu'une paire de 6L6 fournisse couramment 60 W dans une téte à polarisation fixe, mais 45-50 dans un ampli à polarisation auto.
L'autre défaut est que pour conserver un gain satisfaisant au tube de puissance en alternatif (signal audio) il faut que cette résistance ne serve de contre-réaction qu'en continu.On y arrive en la découplant avec un condensateur.Mais là commencent les inconvénientes : d'une part la résistance de cathode sur un tube de puissance a une valeur assez faible, il nous faut donc un condensateur de valeur élevée si on veut une fréquence de coupure basse.Il sera donc encombrant en plus d'étre cher.C'est une des raisons qui conduisent les concepteurs à choisir la résistance unique pour X paires de tubes : l'encombrement et le prix (une résistance et un condo au lieu X fois deux de chaque).
L'autre défaut, c'est qu'un condensateur de valeur élevée présente une résistance interne non négligeable pour des fréquences un peu élevées, ce qui peut conduire à une contre-réaction pour ces fréquences, et donc une réduction du gain des tubes de puissance pour les fréquences hautes, et au final une perte de brillance.
Comme je le disais sur un autre forum de zicos, les audiophiles qui aiment à se faire enculer à sec en payant trés (trés trés trés) cher des trucs inutiles contournent ce probléme en s'offrant des condos haut de gamme.
Une solution tout aussi (plus peut étre) efficace et infiniment moins chére consiste à shunter ce condensateur de découplage avec un autre de valeur inférieure (moi je prends 100 fois inférieure) dans une technologie présentant une résistance faible, ce qui est facile et peu onéreux dans les valeurs faibles de capacité.Condo qui prends le relais pour les fréquences élevées, résultat garanti, chaque ampli que j'ai moddé ainsi s'en est retrouvé transfiguré pour un cout de heu...0.5 euros ? Un truc comme ça.
Et pour répondre à ta remarque " Et que d'une lampe à l'autre, les caractéristiques varient tellement que si on a 100mA de bias sur l'une on peut tout aussi bien avoir 80 ou 120mA sur une autre..." hé oui, c'est pour ça qu'il faut monter des tubes appariés entre eux dans un étage de puissance (certains schémas ont une résistance de polarisation par tube, ce qui complique le schéma mais limite les écarts entre plusieurs tubes différents).
Et en effet courant de repos plus élevé = durée de vie des tubes raccourcie, mais bon si c'est le prix à payer pour "le son", ça n'est pas cher payé...