sa vision du punk :
Dans une inteview de Jeff Buckley datant de juin 1995, le journaliste passait des chansons ayant marqué Buckley et ce dernier disait ce qu'il en pensait. Voici ce qu'il a dit lors du passage de "Holiday in Cambodia" des Dead Kennedys :
Ce bon vieux Jello Biaffra... J'aurais tellement aimé les voir sur scène à l'époque, mais j'habitais trop loin de Los Angeles. J'étais coincé dans mon bled, condamné à écouter tout seul à la maison mes disques des Sex Pistols, de Social Distortion, de Black Flag, de Minor Threat... J'habitais a côté de Annaheim, en californie, dans un trou paumé, quand j'ai vu une émission de télé prévennant les parents américains de cette nouvelle menace : les punks. J'ai pensé : "Enfin une menace, enfin les forces du mal !" Malgré ma fougue pour la musique, j'ai vite fait le tri pour ne conserver que les groupes qui savaient écrire. Les Germs me fascinaient. Mais je n'était pas un punk : j'étais tellement opposé à tout le monde, si reclus que je refusais de partager quoi que ce soit avec qui que ce soit. J'étais pire qu'un paria : une non-personne. Un zéro, inexistant.
Le punk-rock m'as appris a refuser le bullshit, l'inutilité. L'éthique de ces abrutis de groupes hardcore - ne surtout pas apprendre a jouer-, c'est une vision très étriquée du punk. Tous ces nouveaux groupes punk qui font un malheur un amérique sont effroyablement conservateurs, dogmatiques, produits a la chaine. Comment un mouvement né pour botter le cul de l'establishment ose-t-il devenir un nouvel establishment? Les vrais punks, c'est Sonic Youth et Jon Spencer Blues explosion. Pas Offspring ou Greenday. Moi, je veux progresser, apprendre tout en gardant a l'esprit qu'aucun de mes solos, aucun de mes sons ne peut etre inutile. C'est ça la lecon du punk. Ca et la mort des gourous, la mort des mythes. Jesus-christ entrerait dans cette pièce, je suis certain qu'il sentirait la transpiration. Voia l'héritage des punks : il n'existe plus de héros, mais juste des êtres humains.