Voilà, j'ai déjà parlé de ce chanteur Soufi, et je viens de retrouver une petite vidéo concert interview, enregistré à son passage à Toulouse en juillet dernier.
la vidéo, qu'on ne peut voir qu'en streaming, si qqun sait comment l'enregistrer, je suis preneur.
et le texte qui explique un peu de quoi ça parle ( [A]http://www.mondomix.com/fr/portraits.php?artist_id=1056&reportage_id=2774">http://www.oc-tv.net/fr/?can=4&c=100228[/A] et le texte qui explique un peu de quoi ça parle ( [A]http://www.mondomix.com/fr/portraits.php?artist_id=1056&reportage_id=2774 ):
Sheikh Ahmad Al-Tûni
Une main s’élève dans l’air, l’autre sert son chapelet avec force, l’inshâd (chant religieux) débute. Une voix irradiante psalmodie quelque vers, le dhikr (récitation du nom de Dieu selon des techniques respiratoires extatiques) du grand mushidîn tournoie, lançant les magazib dans leur danse. La tension monte, le rythme devient plus présent, les percussions accélèrent. Le chanteur prend un verre et le frappe de son chapelet, une habitude prise lorsqu’il n’était que simple spectateur dans les hadras (cérémonie d’adoration communautaire).
Le chant de Sheikh Ahmad Al-Tûni diffuse la couleur de Dieu. Il la teinte, lui apporte les nuances de sa culture égyptienne et ses propres pigments. Né dans le petit village de Mawatka, Al-Tûni appartient à cette génération de chanteurs soufis qui à partir des années 1930 empruntèrent aux chants populaires urbains des années trente les petites formations (takht) composés de percussions, de flûte qawwâl, et violon kamanga. Entièrement dévoués à la voix du soliste ces musiciens permettent au chanteur de forger leur propre style. « Chaque munshidîn doit trouver sa couleur spirituelle. Apporter quelque chose de nouveau au public. » Sa recherche du Sacré et son envie de la faire partager aux autres ont fait de lui une figure importante du rite soufi : « J’ai d’abord rencontré la Foi et la pratique du soufisme, puis je me suis mis à faire de la musique pour diriger les autres dans cette voie ». A l’image d’un peintre qui ne ferait confiance qu’à Dieu pour la réalisation de ses tableaux, le Sheikh ne travaille pas sa voix, seul l’inspiration compte, « Je ne prépare rien. Je suis l’inspiration divine, l’esprit du moment et des textes que je chante. Avant d’arriver devant le public, je ne sais pas comment je vais chanter. » Ses enluminures vocales des poèmes sacrés reflètent l’amour de Dieu, qu’il porte à saturation dans une transe affective grâce sa voix rauque. Cette légende du chant religieux participe chaque année à plus de 200 nuits de chants lors de rassemblements soufis organisés dans toute l’Egypte.
Son charisme et son talent lui ont fait découvrir de nouvelles terres. En 1998 le film Vengo de Tony Gatlif s’ouvre sur sa rencontre historique avec Tomatito, maître de la guitare flamenco et compagnon de la fin de carrière de Camarón de la Isla. En 1999, le directeur artistique Alain Weber le fait venir pour la première fois en France pour un concert au Théâtre de la Ville qui donne lieu a l’enregistrement d’un disque « Le sultan de tous les munshidîn ». Les concerts se multiplient dans toute l’Europe, les plus grands festivals internationaux l’accueillent Fès au Maroc, Hammamet, en Tunisie. A chaque fois il enflamme les dévots et fascinent les profanes. « Je transmet le message aux Musulmans et aux non-Musulmans car ils font tous partie de l’unicité divine. »