Ouép ça fait plaisir (enfin...) que tu fasses un topic là dessus popettte, j'ai hesité je me suis dit que ça n'interesserait personne !
AllAfrica.com a écrit:
François-Xavier Verschave : mort d'un négrophile
Le Quotidien Mutations (Yaoundé)
ACTUALITÉS
1 Juillet 2005
Publié sur le web le 1 Juillet 2005
By Xavier Luc Deutchoua
Le pourfendeur du pillage de l'Afrique par l'Occident est décédé mercrdi dernier.
Triste, la nouvelle nous est arrivée par Radio France internationale hier matin: François-Xavier Verschave, est décédé mercredi soir à Villeurbanne , en France. Emporté par un cancer qu'il combattait depuis quelques années et contre lequel l'une des médécines aura été sans effet. Cet économiste, grand spécialiste des relations franco-africaines, né à Lille le 28 octobre 1945, laisse trois enfants.
Pour porter un témoignage sur l'oeuvre du défunt, Rfi a invité Odile Tobner . Rien de hasardeux à ce choix. François-Xavier Verschave, Odile Tobner et Boubacar Boris Diop venaient d'apporter la contradiction à Stephen Smith, dans un livre paru le 16 juin 2005, sous le titre Négrophobie. François-Xavier Verschave et Odile Tobner apartenanient à la même race, celle de enragés de la lutte contre le pillage des richesses de l'Afrique et l'asservissement du peuple noir . François-Xavier Verschave se nourrissait du même souffle que feu l'époux de Odile Tobner, Mongo Béti.
Responsable des questions d'économie d'emploi et d'innovation sociale à la mairie de Saint-Fons, une commune de la banlieue lyonnaise, depuis plus de 25 ans, François-Xavier Verschave se révèle au public africain à l'orée des années 1990 . A la suite d'une campagne contre la faim, il découvre ce qu'il considère comme la face occulte et hideuse de la politique française en Afrique. Il décide alors de consacrer l'éssentiel de son temps au combat pour la justice, l'équité, la vérité. Contre l'injustice du Nord à l'égard du Sud, notamment des pays africains. Il crée à cet effet l'association "Survie", qu'il présidait depuis 1995.
François-Xavier Verschave invente le concept de "françafrique", qui est d'aileurs le titre d'un de ses livres paru en 1999. Il entend par "françafrique" le dispositif mis en place en Afrique par la France pour maintenir son rang aux Nations-Unies, assurer le financement occulte des activités politiques des gaullistes, et garantir un accès facile aux matières premières . Il dénonçait les liaisons jugées dangereuses des autorités françaises et certains pouvoirs autoritaires africains, tenus par "des proconsuls à la peau noire placés pour continuer la politique coloniale". Les principaux "proconsuls" avaient pour noms: Omar Bongo Odimba, Denis Sassou N'guesso, Idris Déby... Fous de colère, ces trois mousquetaires de la françafrique intentront un proçès à Verschave pour "outrage à chef d'Etat étranger", à la publication de Noir silence, en 2000. Le livre qui décrit comment la France protège ses intérêts économiques et sa présence en Afrique à travers les réséaux du pétrole.
Procès
Ouvert en mars 2001, le procès de Noir silence se retournera contre les plaignants. Sûr de leur fait au départ, et sans doute secrètement encouragés par quelques amis gaullistes, Bongo, Sassou et Déby perdront de leur superbe devant la masse de témoignages et documents produits au cours. Le procès vit défiler l'ombre des élites française. On entendit le récits des pratiques criminelles des dirigeants africains. Et, quand le 15 juillet 2001 le tribunal de prononca le verdict, le déclarant "non coupable", ce fut certainement les plaignants et certaines élites françaises qui se sentirent soulagés. C'est dire qu'il y a longtemps que certains dirigeants africains auraient aimé voir cet empêcheur de "magouilles" en rond se taire à jamais.
Mais mort, ses écrits continueront à parler. Dans une de ses dernières interviews, il rétérait ses inquiétudes sur l'avenir de l'Afrique : "La Françafrique dure depuis 40 ans. C'est beaucoup trop" déclarait-il en mai dernier. "Les situations sont explosives dans beaucoup d'endroits, poursuivait-il. Et on ne sait pas quelles seront les prochaines brèches. Cà peut être le Gabon, çà peut être des endroits les plus inattendus". Cà peut être le Cameroun , dont François-Xavier Verschave brocardait la "démocratie apaisée" en ces termes : "Il y a une élection truquée, douteuse; on tourne la page; on garde le président, et celui-ci octroie des miettes du pouvoir à tous les opposants qui ont faim".
R.I.P