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ECJS

#1
17/04/2005 16:13:11
vraiment rien à voir avec la basse mais je voulais savoir si l'un d'entre vous pourrait m'aider. je m'explique, en ECJS j'ai un exposé à faire sur l'idéologie nazie et moi je travaille sur la partie "ein volk". donc si quelqu'un connaitrai un site traitant plsu ou moins bien du sujet je suis preneur!
merci d'avance.
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#2
17/04/2005 18:41:13
prends un bon bol d'air avant, et fouille le web "underground", pour avoir les infos tels que les nazis les pensent...

et va aussi sur la http://www.wikipedia.fr , tu trouveras pitêt pas mal de truc.
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#3
17/04/2005 19:03:40
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Mais méfie toi, les nazis ne sont pas adeptes de l'argumentation, alors si tu dois ressortir du "sale race de merde, vivent les blancs" dans ton exposé...
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#4
17/04/2005 19:03:55
2
c'est sur, les sites d'histoire sont sympas, etc.... mais bon l'endroit ou tu trouveras le plus d'infos c'est sur les sites "non-officiels"....
essaye des sites du genre combat 88 ou des trucs assez fachos, tu trouveras leur idéologie, et toutes les infos que tu veux..
(c'est sur ca parait bizarre, mais la au moins t'auras des trucs bien fachos subjectifs, tranquilles à replacer dans un rapport d'education civique )
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#5
17/04/2005 20:16:12
rien ne vaut un (des) livre(s)!

internet c'est bourré de conneries!
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#6
17/04/2005 22:45:09
5

justement... ici, il doit quand même se renseigner sur une des plus grosses (si pas LA plus grosse) conneries des 2 derniers siècles !
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#7
17/04/2005 23:40:16
mais la on lui demande pas les neo nazis mais le peuple allemand sous la domination nazi

alors la tu peut parler du chomage,de la crise economique, du diktat de versailles...
en fait de ce qui a ammener les allemands a menner hitler au pouvoir

ensuite la propagande, les jeunesses hitleriennes, la police politique et tout ce qui a permita hitler d'imposer sa dictatureet de controler le peuple

et je pense ke tu devrai eviter le planke je viens de te faire il est très mauvais
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#8
18/04/2005 00:03:56
Oui c'est exactement ça... ce que l'on demande ce n'est pas l'idéologie nazie actuelle, qui est bien entendu une grosse connerie... ici on demande "lidéologie nazie" c'est à dire l'ensemble des conceptions partagées par le parti nazi et propres à cette époque.

6[/MSG]

Tu n'as pas compris ce que je voulais dire, je disais conneries dans le sens "bourré d'inexactitudes et d'erreurs".

[MSG]1


Je vais faire quelques recherches sur Encarta c'est une ressource assez fiable et qui résume assez bien dans l'ensemble (tu fais de l'ECJS donc tu dois être en seconde je pense, donc je pense que tu n'as pas besoin de quelque chose "d'extrèmement développé" et je te colle ça ici!
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#9
18/04/2005 00:14:42
5Je connais aussi beaucoup de livres qui sont remplis de conneries.
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#10
18/04/2005 00:51:17
Un petit résumé de la situation génerale…[/MSG]

5.14 Le IIIe Reich

Adolf Hitler mit rapidement en œuvre son programme, dont les grands principes étaient définis dans Mein Kampf, ouvrage qu’il écrivit durant ses années de détention et dans lequel il exposait l’ordre nouveau qu’il entendait imposer à l’Europe. Le nazisme proposait non seulement aux Allemands d’effacer l’humiliation du diktat de Versailles mais, plus encore, de conquérir un « espace vital » pour la « race supérieure » aryenne. Aux millions de chômeurs victimes de la récession économique mondiale Hitler promettait du pain et du travail et désignait les principaux responsables des maux de l’Allemagne : les démocrates en général, les juifs et les communistes en particulier. Excellent orateur et habile propagandiste, il rencontra un écho dans toutes les classes d’une société bouleversée par la crise.

5.14.1 L’instauration du régime totalitaire

Incendie du Reichstag Moins d'un mois après l'arrivée d'Hitler au pouvoir, l'incendie du Reichstag à Berlin, dans la nuit du 27 au 28 février 1933, permet au dirigeant nazi d'interdire le Parti communiste, auquel est imputé l'attentat.Hulton Deutsch

Pour affermir d’emblée son pouvoir, le nouveau chancelier obtint la dissolution du Reichstag et entreprit d’éliminer ses adversaires socialistes et communistes, qui furent pourchassés par les SA durant la campagne électorale. Le 25 février 1933, l’incendie du Reichstag, dont la responsabilité fut opportunément attribuée aux communistes, provoqua l’interdiction du KPD. Le 23 mars, Hitler obtint du Reichstag les pleins pouvoirs, grâce aux voix des nationaux et du Zentrum, le NSDAP ne disposant pas alors de la majorité parlementaire.

Hitler à Nuremberg Le culte de la personnalité orchestré autour du Reichsführer Adolf Hitler (au premier plan, descendant l'escalier) s'exprimait au cours des grands rassemblements annuels du Parti national-socialiste à Nuremberg. C'est lors du congrès de 1935 que furent adoptées les premières lois antijuives. Les Juifs perdirent la nationalité allemande et la totalité de leurs droits civiques, tandis qu'étaient interdits les mariages mixtes entre Allemands juifs et non-juifs. C'est encore à Nuremberg, ce lieu hautement symbolique du pouvoir nazi, que se déroula, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le procès de 24 dirigeants de l'Allemagne nazie pour crimes de guerre (procès de Nuremberg).THE BETTMANN ARCHIVE

Dès lors, les dirigeants nazis eurent toute liberté d’établir un régime totalitaire. La nazification du pays fut très rapide. Les opposants au régime furent internés dans les camps de concentration, dont les premiers, notamment Dachau, furent ouverts en 1933. En décembre 1933, après l’interdiction du KPD, du SPD, des syndicats et le retrait des autres partis politiques, le NSDAP, s’appuyant sur les polices militarisées du parti, les SA et les SS (Schutzstaffel), devint le seul parti autorisé. Progressivement, les Allemands furent embrigadés et encadrés dans les multiples organisations affiliées au parti unique (Front du travail — Arbeitsfront — pour les ouvriers, Jeunesse hitlérienne, etc.).

Nuit de cristal Vitrines de magasins brisées lors du vaste pogrom connu sous le nom de Nuit de cristal, qui se déroula du 9 au 10 novembre 1938 contre les Juifs d'Allemagne. Cette violente et meurtrière démonstration antisémite, organisée par Heydrich et perpétrée par la Jeunesse hitlérienne et les SS, avec le concours de la population allemande, s'est accompagnée du pillage des commerces et de la destruction de nombreuses synagogues. Une centaine de Juifs furent assassinés, plusieurs centaines blessés, et de 30 000 à 40 000 arrêtés et envoyés en camp de concentration. La Nuit de cristal fut le prélude au vaste programme de génocide entrepris par Hitler et le IIIe Reich, dans le cadre de l'idéologie nazie, dont l'objectif avoué était l'élimination systématique de tous les Juifs.THE BETTMANN ARCHIVE/UPI

Après la mort d’Hindenburg, en août 1934, Hitler cumula les fonctions de chancelier et de chef de l’État. Il mit en place un Reich fortement centralisé, supprimant successivement les Assemblées des Länder et le Reichsrat. Tandis que Hermann Göring, ministre de la Propagande, orchestrait le culte du Reichsführer et l’exaltation de l’idéologie nazie (voir national-socialisme), Heinrich Himmler, chef des SS depuis 1929, mit en place un État militaire et policier. Il obtint, en 1934, le contrôle de la Gestapo, police secrète d’une efficacité redoutable, qui étouffa toute opposition jusqu’en 1944. La culture et l’enseignement passèrent également sous le contrôle de l’appareil totalitaire nazi.

Il restait aux dirigeants nazis, après avoir évincé toute contestation politique, à mettre au pas la Werhmacht. Le grand état-major allemand, âme du militarisme prussien et allemand depuis près deux siècles, n’affichait guère de sympathie envers Hitler. Il se rallia toutefois au régime après la Nuit des longs couteaux, épuration sanglante effectuée au sein du Parti national-socialiste. Les principaux responsables des SA, dont leur chef, Ernst Röhm, qui, par leurs projets de révolution sociale et d’absorption de la Wehrmacht, contrecarraient les plans d’Hitler, furent assassinés dans la nuit du 30 juin au 1er juillet 1934. Ce massacre permit également à la SS d’asseoir son pouvoir. Son chef, Himmler, fut chargé de conduire la politique raciste du Reich. En tant que dirigeant des forces de police et de répression nazie (SS, Gestapo, etc.), il mena un programme impitoyable d’extermination des juifs.

Les premières mesures antisémites avaient été prises en 1933 avec le boycott des magasins juifs. Le 15 septembre 1935 fut proclamée une législation antijuive, à l’issue du congrès annuel du Parti national-socialiste, réuni à Nuremberg. Les lois de Nuremberg sur la « protection du sang allemand et de l’honneur allemand » privèrent les juifs de la citoyenneté allemande et leur interdirent toute relation avec les « aryens ». La Nuit de cristal (Kristallnacht), vaste pogrom qui se déroula dans la nuit du 9 au 10 novembre 1938 à l’encontre des juifs, marqua le début d’une persécution systématique de la communauté juive allemande. Exclus de la société, arrêtés et envoyés dans des camps de concentration, où étaient également enfermés Tsiganes, homosexuels, témoins de Jéhovah et communistes, les juifs n’avaient de salut que dans la fuite. En 1939, la moitié des 500 000 juifs vivant en Allemagne avaient quitté le pays. Parmi eux, de nombreux artistes, intellectuels et scientifiques, qui ne pouvaient plus s’exprimer ou exercer leur métier.

5.14.2 La marche vers la guerre

Les projets expansionnistes d’Hitler exigeaient la mise en place d’une économie dirigiste, entièrement tournée vers la satisfaction des besoins du Reich et la restauration de la puissance militaire allemande. La politique de réarmement lancée par le Führer satisfaisait ces deux impératifs et contribua, avec les grands chantiers publics, à résorber le chômage. Elle acheva également de rallier les militaires de la Werhmacht.

Hitler procéda par coups de force successifs, testant les capacités de réaction des puissances européennes. En octobre 1933, l’Allemagne quitta la Société des Nations. En mars 1935, après avoir récupéré la Sarre par plébiscite, le Führer instaura un service militaire obligatoire d’un an. Sans susciter d’opposition, l’Allemagne se réarma et développa sa flotte avec l’accord des Britanniques (accord naval de juin 1935). Une à une, les clauses du traité de Versailles furent bafouées. Le 7 mars 1936, la Rhénanie était occupée. Les démocraties occidentales n’en participèrent pas moins aux jeux Olympiques de Berlin (1936) et ne réagirent guère lorsque, au congrès annuel de Nuremberg, en septembre, Hitler prolongea à deux ans le service militaire et annonça l’accélération du plan de réarmement.

Assuré de sa nouvelle puissance militaire, fort du pacte anticommuniste signé avec le Japon puis avec l’Italie fasciste de Benito Mussolini, Hitler poursuivit l’escalade. En 1938, l’Allemagne occupa l’Autriche et déclara l’Anschluss (« rattachement »). Cette même année, la Grande-Bretagne, la France et l’Italie acceptèrent, par les accords de Munich, le principe de l’annexion du territoire des Sudètes, région appartenant à la Tchécoslovaquie mais peuplée de germanophones, contre la promesse de l’Allemagne d’en rester là. En mars 1939, reniant sa parole, Hitler occupa toute la Tchécoslovaquie. Le 21 mai 1939, l’Allemagne et l’Italie signèrent le pacte d’Acier, traité d’assistance militaire. Cette politique d’agression vers l’est exigeait cependant de se prémunir contre une riposte soviétique. Le 23 août 1939 fut signé un pacte de non-agression avec l’URSS de Joseph Staline, contenant une clause secrète sur le partage de la Pologne (voir Germano-soviétique, pacte).

Les revendications allemandes sur Dantzig (Gdańsk) entraînèrent la signature d’un pacte entre la Pologne et la Grande-Bretagne et la mobilisation des troupes polonaises. Le 1er septembre 1939, la Wehrmacht envahit la Pologne. Le 3 septembre, la Grande-Bretagne et la France déclarèrent la guerre au Reich, déclenchant ainsi la Seconde Guerre mondiale.

5.14.3 Le conflit mondial

En quelques semaines, l’Allemagne s’empara de la Pologne grâce à la technique du Blitzkrieg (« guerre-éclair »). Celle-ci fut partagée avec l’URSS en vertu du pacte germano-soviétique. Puis, en mai 1940, les divisions blindées allemandes écrasèrent la France en une campagne de quarante jours. Le Danemark et la Norvège furent occupés. L’Angleterre soutint seule l’effort de guerre, avec l’appui économique et industriel des États-Unis. En juin 1941, l’Allemagne nazie attaqua l’URSS, escomptant une nouvelle guerre-éclair. Mais la résistance opposée par l’Armée rouge allait modifier profondément le cours du conflit.

Engagé à partir de février 1942 dans une guerre totale, le Reich exploita à outrance les pays satellisés. Les territoires de l’est furent mis en coupe réglée et soumis à une politique de colonisation et de germanisation. Jusqu’en 1943, 1 million de colons allemands vinrent s’établir sur les terres prises aux Slaves, qu’Hitler entendait repousser au-delà de l’Oural, et aux juifs, que le nazisme vouait à l’extermination.

Dès l’automne 1940, les populations juives de Pologne avaient été enfermées, à Varsovie et ailleurs, dans des ghettos. En 1941, en Ukraine et dans les pays baltes, les juifs furent systématiquement recherchés et exterminés par des commandos, les Einsatzgruppen, opérant en arrière de la ligne de front sous le commandement du général Vom den Bach Zelewski. Le 20 janvier 1942, à la conférence de Wannsee, réunissant les dignitaires nazis, il fut décidé de mettre en place la « solution finale à la question juive ». Des camps d’extermination (voir Camp de concentration) furent construits pour mettre en œuvre, à l’échelle industrielle, le génocide des juifs d’Europe : Treblinka, Sobibór, Majdanek, Auschwitz, Belzec, Chelmno. Entre 5 et 6 millions de juifs périrent dans l’Holocauste.

L’entrée en guerre des États-Unis et la résistance des Soviétiques décidèrent du sort de la guerre. En février 1943, la capitulation de la VIe armée allemande conduite par Von Paulus, vaincue à l’issue de la bataille de Stalingrad, eut un immense retentissement psychologique. L’Allemagne et ses alliés perdirent peu à peu l’initiative de la guerre. Les forces britanniques et américaines débarquèrent en Normandie en 1944 (voir Normandie, bataille de), tandis qu’à l’est les Soviétiques avançaient inexorablement vers l’ouest. Hitler se suicida juste avant l’entrée des chars soviétiques dans Berlin, le 30 avril 1945.


[MSG]Ensuite ce qui concerne l’histoire du parti nazi…[/MSG]


1 PRÉSENTATION

Parti national-socialiste allemand des travailleurs, (Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei, NSDAP), parti politique allemand qui, après avoir été un petit parti d’extrême droite au lendemain de la Première Guerre mondiale, puis une force politique significative vers la fin de la République de Weimar, est devenu le parti unique, communément appelé parti nazi, pendant la période du national-socialisme (1933-1945).

2 LES DÉBUTS DU PARTI NAZI (1919-1925)

2.1 La fondation du parti nazi

Drapeau nazi Une croix gammée noire, dans un disque blanc sur fond rouge, constitue le drapeau nazi.THE BETTMANN ARCHIVE

Le parti nazi est fondé le 5 janvier 1919 à Munich par le serrurier Anton Drexler et le journaliste Karl Harrer sous le nom de Parti ouvrier allemand (Deutsche Arbeitspartei, DAP), avant de devenir le Parti national-socialiste allemand des travailleurs (Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei, NSDAP), le 8 août 1920.

Adolf Hitler y adhère le 12 septembre 1919 ; il y occupe à partir de janvier 1920 les fonctions de chef de la propagande. Le 29 juillet 1921, il est élu à la présidence du parti avec les pleins pouvoirs : désormais, c’est le Führerprinzip (« principe du chef ») qui s’impose ; le système de prise de décision à la majorité est aboli.

2.2 Les 25 points du parti nazi

Le programme en 25 points du 24 février 1920, rédigé par Drexler et Hitler, se caractérise par un antilibéralisme, un anticapitalisme, un anti-impérialisme et surtout un antisémitisme prononcés. Ce sont surtout les quatre premiers points de ce programme qui seront décisifs pour la politique et l’idéologie du parti nazi, à savoir : la création d’une Grande Allemagne, au sein de laquelle tous les Allemands seront regroupés ; l’abrogation du traité de Versailles ; la conquête de colonies pour l’Allemagne ; la non-citoyenneté pour tous les Juifs vivant en Allemagne. Contrairement à ce que pourrait laisser croire son nom, le parti national-socialiste est fondé sur l’opposition au socialisme et au marxisme, même si son programme se présente comme destiné en premier lieu aux classes défavorisées et aux membres de la classe moyenne qui risquent la paupérisation.

Dès 1920, la croix gammée est l’emblème du parti et le Völkischer Beobachter (« l’Observateur raciste ») est son organe central. En 1923, Alfred Rosenberg, le principal théoricien du parti, devient rédacteur en chef du journal. En 1944, le journal atteindra un tirage quotidien de 1,7 million d’exemplaires.[/A]

2.3 L’appui de la SA

En 1920 est créée la SA (Sturmabteilung, « sections d’assaut »), pour servir dans un premier temps de service d’ordre lors des réunions du parti. Elle devient en 1921, sous la direction d’Ernst Röhm, un groupe de combat paramilitaire. Par ses actions violentes, la SA jouera un rôle essentiel dans la reconnaissance et la montée en puissance du parti. En 1922, en Prusse comme dans quelques autres Länder du nord et du centre de l’Allemagne, le NSDAP est interdit en raison de son extrémisme et des violences commises par la SA.

Après cette interdiction, il n’y a plus qu’en Bavière que le parti nazi conserve une audience relative, ce qui ne l’empêche pas, au contraire, de se manifester bruyamment. Il peut, d’ailleurs, compter sur le soutien de forces conservatrices et anticommunistes issues des rangs de l’armée, de l’administration et du patronat.

2.4 L’échec du putsch de Munich

Putsch de Munich Lors du putsch de Munich de 1923, Adolf Hitler tente, à l'aide du tout récent parti national-socialiste (nazi), de s'emparer du pouvoir et de renverser la République de Weimar. Le 8 novembre 1923, Hitler et ses troupes d'assaut effectuent une rafle dans une brasserie munichoise où le dirigeant bavarois Gustav von Kahr fait un discours. Ils le font prisonnier et proclament la création d'un nouveau gouvernement en son nom. Kahr refuse de coopérer et la police munichoise met fin au putsch le jour suivant.Corbis/UPI

En novembre 1923, Hitler pense pouvoir profiter de la situation politique tant en Bavière que dans le Reich pour fomenter un coup d’État, d’abord contre le gouvernement bavarois, puis contre celui du Reich. Sa tentative de putsch du 9 novembre, le putsch de Munich, organisé conjointement avec Erich Ludendorff, échoue ; la propagande nazie fera plus tard de cette « Marche sur la Feldernhalle » un acte historique et instituera le 9 novembre comme jour anniversaire du parti.

Après l’échec du putsch, le NSDAP, la SA (qui rassemble 30 000 hommes), ainsi que le Völkischer Beobachter sont interdits ; mais le parti nazi, qui au moment de son interdiction compte environ 55 000 membres, poursuit ses activités au sein de diverses organisations populistes et antisémites jusqu’à ce que l’interdiction soit levée, en février 1925.

3 LA CONSOLIDATION DU PARTI NAZI (1925-1930)

3.1 La stratégie légaliste

Au lieu de prendre le pouvoir par les armes, nous allons pointer notre nez au Reichstag.

Au cours de son bref emprisonnement en 1924, Hitler rédige Mein Kampf, ouvrage confus dans lequel il condense la doctrine du parti nazi : les futurs fondements de l’État nazi sont le racisme et l’expansion du peuple allemand hors de ses frontières par la guerre. Après l’échec de sa tentative de putsch, Hitler modifie sa stratégie pour parvenir à ses fins : « Au lieu de prendre le pouvoir par les armes, nous allons pointer notre nez au Reichstag, ce qui ne manquera pas de faire bisquer les députés catholiques et les députés marxistes. Même si cela prend plus longtemps de les mettre en minorité que de les passer par les armes, c’est leur propre Constitution qui nous garantira le succès final. » Hitler abandonne donc toute idée de coup d’État et ambitionne de prendre le pouvoir légalement en passant par les élections et le Reichstag.

Lors de la reconstitution du parti le 27 février 1925 à la Bürgerbräukeller (une brasserie de Munich), Hitler renonce encore une fois publiquement à toute tentative de renversement du régime par la violence et promet de s’emparer du pouvoir par les voies légales. La même année il reforme la SA et crée la SS (Schutz Staffel, « section de protection »), dans un premier temps dans le cadre de la SA, pour en faire sa garde personnelle.

3.2 Une propagande efficace

À l’occasion de sa reconstitution, le parti s’organise tout de suite au niveau du Reich ; la direction générale du parti — d’abord subdivisé en Gaue (« régions ») et en groupes locaux — siège à Munich. Fin 1925, le parti nazi compte environ 27 000 membres. Le renforcement de l’organisation du parti et de son emprise sur la société ainsi que la crise économique de 1929 vont aboutir à une augmentation rapide des effectifs du parti. Il totalise près de 50 000 membres en 1926, environ 72 000 en 1927, et environ 100 000 en 1928. En 1929, le nombre d’adhérents passe à 150 000, pour atteindre 400 000 en 1930.

Dès 1923, le salut « Heil Hitler » devient progressivement l’usage au sein du parti.

C’est au cours de la phase de consolidation que le Führerprinzip devient la règle absolue au sein du parti nazi : la volonté politique s’y exprime via les directives données par la tête du parti à ses adhérents. C'est de ce moment également que date l’instauration du culte du chef, que la propagande renforce et exploite ; dès 1923, le salut « Heil Hitler » devient progressivement l’usage au sein du parti. Par ailleurs, le NSDAP fait de ses moyens de propagande des moyens d’action extrêmement efficaces : il renforce ses activités d’agitation politique ; organise des manifestations de masse, comme la journée du parti à Weimar (1926) et à Nuremberg (1927, 1929) ; il veille à se rendre plus attirant pour certains milieux en arborant avec ostentation des caractéristiques et des attitudes paramilitaires, comme les uniformes, la musique militaire et les parades. Il se montre toujours prêt à la violence envers ses opposants politiques et n’hésite pas à passer à l’acte.

Au cours de cette période de consolidation, l’essentiel de l’activité du parti porte sur une propagande agressive visant à diffamer ses adversaires politiques.

4 MONTÉE EN PUISSANCE ET PRISE DU POUVOIR (1930-1933)

4.1 Le premier parti du Reichstag

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C’est dans la foulée de la crise économique de 1929 que commence l’ascension ininterrompue du parti nazi. Lors des élections au Reichstag du 20 mai 1928, le NSDAP avait obtenu 2,6 p. 100 des voix (12 députés) ; lors des élections du 14 septembre 1930, il atteint 18,3 p. 100 des voix et devient, avec 107 députés au Reichstag, le parti le plus important après le Parti social-démocrate allemand (Sozialdemokratische Partei Deutschlands, SPD). Le 31 juillet 1932, le parti nazi recueille 37,3 p. 100 des voix et devient, avec 230 sièges, le premier parti du Reichstag. Entre 1930 et 1931 son nombre d’adhérents double pour passer à 800 000. Depuis fin 1929, il est également représenté dans la plupart des parlements régionaux, et depuis 1930, il participe au gouvernement de certains des plus petits Länder.

Le 31 juillet 1932, le parti nazi devient, avec 230 sièges, le premier parti du Reichstag.

Cette montée en puissance est favorisée par des alliances opportunistes avec des forces antirépublicaines établies dans tous les secteurs de la société, comme par exemple le front de Harzburg, formé avec entre autres le Parti national-allemand (Deutschnationale Volkspartei, DNVP) d’Alfred Hugenberg. Désormais, le NSDAP apparaît aux yeux de beaucoup comme une alternative souhaitable à la République de Weimar, et il parvient, grâce à une propagande agressive, à recruter des adhérents dans toutes les couches de la population. Les classes moyennes et les paysans sont toutefois sur-représentés par rapport aux ouvriers au sein du parti.

4.2 Hitler, chancelier du Reich

Malgré le succès électoral de son parti en juillet 1932, Hitler refuse de participer au gouvernement : en tant que chef du parti le plus puissant, il exige que lui soit attribué le poste de chancelier, ce que le président du Reich, le maréchal Paul von Hindenburg, n’est pas encore prêt à lui accorder. L’attitude intransigeante d’Hitler provoque des frictions au sein du parti, entre autres avec Georg Strasser, et éloigne du parti de nombreux adhérents et de nombreux électeurs — lors des élections au Reichstag du 6 novembre 1932, le parti nazi recule de 4 p. 100, ce qui ne l’empêche pas toutefois de rester le parti le plus fort.

Hindenburg nomme Hitler chancelier du Reich le 30 janvier 1933.

Soumis à de fortes pressions de la part de personnalités conservatrices, comme Franz von Papen et Alfred Hugenberg, Hindenburg nomme finalement Hitler chancelier du Reich le 30 janvier 1933, à la tête d’un gouvernement de coalition NSDAP / DNVP.

5 LE PARTI NAZI, PARTI UNIQUE DU TROISIÈME REICH (1933-1945)

5.1 Un État à parti unique

Goebbels, Göring et Hess Les trois plus importants responsables nazis après Hitler sous le IIIe Reich, Joseph Goebbels, Hermann Göring et Rudolf Hess (de gauche à droite), lors d'un rassemblement du parti nazi, le NSDAP, à Berlin.ORF Enterprise Ges.m.b.H

Dès après l’incendie du Reichstag le 27 février 1933, le Parti communiste allemand (Kommunistische Partei Deutschlands, KPD) est décapité ; en juin 1933, le SPD est interdit ; et au cours du même mois et du mois suivant, tous les partis restants, à l’exception bien sûr du parti nazi, décident de leur dissolution ou y sont contraints. La « Loi portant interdiction de la reconstitution des partis » du 14 juillet 1933 fait du NSDAP le seul parti autorisé et la seule force politique du pays et la loi sur la « Sauvegarde de l’unité du parti et de l’État » du 1er décembre 1933 le définit comme « dépositaire de la nation allemande de l’État et indissociable de l’État ». Le Reich allemand est devenu un État à parti unique.

La Loi portant interdiction de la reconstitution des partis fait du NSDAP le seul parti autorisé.

Au début de 1933, le parti nazi compte 1,5 million de membres ; à la fin du Troisième Reich, il en comptera quelque 8,5 millions.

[A]5.2 L’encadrement totalitaire de la population

Hitler et ses troupes à Nuremberg À Nuremberg, Hitler passe en revue et harangue ses troupes, soldats et membres du parti nazi, tenant un discours de conquête articulé autour de la notion clé d' « espace vital » (Lebensraum). Sa force d'orateur était stupéfiante ; il semblait hypnotiser son auditoire, comme en témoignèrent de nombreux observateurs.THE BETTMANN ARCHIVE

Au sein du Troisième Reich, le NSDAP est un parti centralisé avec Adolf Hitler comme chef omnipotent. Depuis 1933, son représentant est Rudolf Hess ; il sera remplacé par Martin Bormann en 1941. Sous leur autorité se trouvent 18 Reichsleiter, responsables des différents secteurs d’activité du parti (presse, propagande, agriculture, etc.) et pour la plupart également titulaires de hautes fonctions au niveau de l’État. Les subdivisions territoriales sont constituées de 34 Gaue (« régions » — il y en aura 41 à partir de 1940), eux-mêmes subdivisés successivement en Kreise (« districts »), Ortsgruppe (« groupes locaux »), Zelle (« cellules ») et enfin Blocks (« blocs, pâtés de maison »). La plus petite subdivision, le bloc, concerne de quarante à soixante foyers, une cellule quatre à huit blocs, un groupe local trois à cinq cellules et un district un nombre variable de groupes locaux. Le district est la plus grande subdivision du Gau. L’objectif de ce découpage strict est d’encadrer le plus possible la population et de créer ainsi un parti qui se confonde avec l’État et avec la société.

Ein Volk, Ein Reich, Ein Führer.

Les organisations internes du NSDAP, comme par exemple la SA, la SS, les organisations de jeunes (Jeunesse hitlérienne), de femmes (NS Frauenschaft) sont les composantes essentielles du parti ; les organisations affiliées, comme le Front du travail allemand (Deutsche Arbeitsfront, DAF), le Nationalsozialistische Volkswohlfahrt (NSV — organisation du « bien-être du peuple ») et les différentes ligues professionnelles (médecins, fonctionnaires, juristes, techniciens, etc.) existaient en général avant 1933 et passent sous la coupe du parti à l’occasion de la Gleichschaltung (la « mise au pas »), résumée par la formule « Ein Volk, Ein Reich, Ein Führer ». Grâce à ces organisations internes et affiliées, le parti nazi couvre quasiment tous les secteurs de la société ; elles lui permettent de contrôler et d’endoctriner l’essentiel de la population.

Jeunesse hitlérienne Jeunes filles embrigadées dans la Jeunesse hitlérienne qui accueillent Hitler en agitant des drapeaux nazis sur la Wilhelm Platz, le 13 août 1938.Corbis/UPI

Après l’élimination de la SA lors de la « Nuit des longs couteaux » le 30 juin 1934, soi-disant provoquée par un putsch de Röhm, la SS, avec ses différents services et organisations propres, devient l’instrument de pouvoir le plus important du parti.[/A]

5.3 La fin du parti nazi

Procès de Nuremberg Le premier procès de Nuremberg (20 novembre 1945-1er octobre 1946), tribunal militaire composé de représentants des quatre puissances alliées (États-Unis, URSS, Royaume-Uni et France), concerna 24 hauts responsables politiques, militaires et économiques du IIIe Reich. Vingt et un comparurent effectivement.

Premier rang dans le box des accusés, de gauche à droite : Hermann Göring, Rudolf Hess, Joachim von Ribbentrop et le maréchal Wilhelm Keitel. Second rang de gauche à droite : Karl Dönitz, Erich Raeder, Baldur von Schirach, Fritz Sauckel.Robert Harding Picture Library/U.S. Army Photograph

Après s’être identifié à l’État nazi, totalitaire et raciste, le NSDAP et toutes les organisations qui lui sont affiliées sont interdits par les puissances alliées victorieuses en septembre 1945, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Au cours des procès de Nuremberg, le parti nazi est dénoncé comme organisation criminelle.


[MSG]Maintenant la crise des années 1930 (contexte d’avant la guerre)…[/MSG]


La crise des années 30 : la dictature nazie (dossier)

Arrivé légalement au pouvoir le 30 janvier 1933, Adolf Hitler met en place une dictature totalitaire. Comment parvient-il à contrôler la société ? Comment se construit le totalitarisme nazi ?

1. La conquête du pouvoir

1.1. Une accession au pouvoir légale


Depuis 1920, Adolf Hitler est le chef du Parti national-socialiste des travailleurs allemands, le NSDAP (le parti nazi), appuyé sur une force paramilitaire, les SA. En 1923, une tentative de putsch à Munich échoue et Hitler se retrouve quelque temps en prison. Avec la crise économique du début des années trente, les résultats électoraux du parti progressent. Hitler profite alors des divisions de la gauche allemande (communistes et socialistes) et du soutien des conservateurs (qui croient pouvoir manipuler Hitler). Le 30 janvier 1933, il devient chancelier.

1.2. La mise au pas de l’Allemagne


La nuit du 28 février un incendie détruit le Reichstag. Un Néerlandais, ex-membre du Parti communiste allemand, sans doute manipulé par les nazis eux-mêmes, est arrêté et accusé. Hitler prend prétexte de cet événement pour interdire le Parti communiste, supprimer la liberté de la presse et ouvrir les premiers camps de concentration. Il reçoit les pleins pouvoirs le 23 mars et, en juillet, le parti nazi devient parti unique : il est le seul à pouvoir présenter des candidats aux élections.


Le 30 juin 1934, lors de la « Nuit des longs couteaux », Hitler fait assassiner E. Röhm et les dirigeants des SA, qui critiquaient son attitude conciliante envers les grands industriels. Il se débarrasse ainsi d’un rival encombrant. À la mort d’Hindenburg, en août 1934, Hitler devient à la fois chancelier et président de la République. Il prend le titre de Reichsführer.


1.3. Le peuple partagé face au nazisme


40 p.100 des Allemands ont voté pour le parti nazi aux dernières élections libres de 1932. Pour beaucoup d’entre eux, l’antisémitisme et la violence du NSDAP ne constituent que des erreurs de jeunesse. Certains paysans et de nombreux chômeurs souhaitent profiter du nazisme pour prendre une revanche sur les anciennes élites. Les jeunes pensent trouver dans le parti nazi l’occasion de prouver leur valeur et d’assurer leur promotion sociale. Surtout, la majeure partie de la population laisse faire, sans réagir, et préfère ne pas se faire remarquer. Les Églises catholiques et protestantes critiquent le régime avec prudence.


Certains (communistes, socialistes, catholiques et protestants) tentent néanmoins de résister. Beaucoup d’artistes quittent le pays et dénoncent les crimes du nazisme. D’autres, comme le mouvement de la Rose Blanche, distribuent des tracts contre le nazisme ; les auteurs de ces tracts, Hans et Sophie Scholl, sont dénoncés et arrêtés, puis condamnés à mort et décapités à la hache.

[A]2. L’idéologie nazie

2.1. Ein Volk, ein Reich, ein Führer


L’idéologie nazie peut se résumer dans ce slogan : Ein Volk, ein Reich, ein Führer (« un seul peuple, un seul État, un seul chef »). Le peuple allemand doit s’unir autour de son chef, Hitler, pour mieux assurer sa domination sur les autres peuples et conquérir un espace à sa mesure, le Lebensraum (« l’espace vital »). Hitler développe autour de sa personne un véritable culte de la personnalité. Ainsi peut-on lire dans certaines dictées de 1934 : « Comme Jésus a délivré les hommes du péché et de l’enfer, ainsi Hitler a sauvé le peuple allemand de la ruine ».

2.2. Une idéologie raciste


Hitler avait exposé ses idées dans son livre, Mein Kampf (« Mon combat »), écrit pendant qu’il purgeait sa peine de prison. Pour lui, la société doit être dominée par une race supérieure, les Aryens. Pour assurer la pureté de celle-ci, il faut éliminer les races inférieures, en particulier les Juifs et les Tziganes (Roms). Les femmes allemandes sont encouragées à fonder des familles nombreuses. Des lois sur l’eugénisme prévoient l’élimination des handicapés de la société ; les homosexuels, les « parasites » font l’objet de mesures de répression.


Hitler met progressivement en pratique ses idées : les lois de Nuremberg, en septembre 1935, prévoient la prison pour les Allemands qui épouseraient une femme juive ou l’inverse. Les Juifs ne peuvent plus enseigner ni publier. Lors de la Nuit de cristal du 9 novembre 1938, 7 000 magasins juifs sont détruits, 26 000 Juifs sont arrêtés.


Le port de l’étoile jaune est décrété ; les Juifs sont de plus en plus nombreux à être déportés dans les camps de concentration.

2.3. Une propagande intense.


Hitler entend museler toute opposition et contrôler les esprits. Cette tâche est confiée à Joseph Goebbels, ministre de l’Information et de la Propagande. Il utilise tous les moyens de communication (le cinéma, la presse, la radio) pour endoctriner la population. De spectaculaires manifestations (grandes fêtes nocturnes, rassemblements militaires impressionnants) sont organisées, notamment à Nuremberg. Les Allemands ont l’impression que le pays fait bloc autour de son Führer. De fait, le parti nazi compte, en 1939, 5 300 000 membres.


L’art est mis au service du régime. Les œuvres non conformes sont interdites ; les livres subversifs sont brûlés dans de grands autodafés. On exalte les exploits sportifs notamment lors des Jeux olympiques de Berlin en 1936.[/A]

3. Le totalitarisme nazi

3.1. L’encadrement la population


L’État entend régir tous les aspects de la vie publique, professionnelle et privée des Allemands. La société est encadrée par le parti : les Jeunesses hitlériennes enrôlent les enfants et adolescents pour en faire des individus obéissants, disciplinés, entraînés physiquement, entièrement dévoués à leur Führer, et, pour les garçons, des éléments de futures troupes d’élite.

3.2. Un État policier


Dès 1933, les opposants au régime sont traqués par les SS, dirigés par Heinrich Himmler (qui contrôle également la police secrète, la Gestapo). Ils sont envoyés dans les camps de concentration, à Dachau par exemple. En six ans, 350 000 communistes sont ainsi arrêtés, internés et condamnés au travail forcé, dans des conditions extrêmement difficiles.

3.3. La préparation de la guerre


Pour relancer l’économie, le régime réalise de grands travaux : construction d’autoroutes, défrichement de forêts, etc. De nombreux ouvriers sont employés dans les usines d’armement. Certes le chômage recule mais la population est soumise au rationnement. En 1935, le Service du travail oblige les jeunes à travailler gratuitement. Progressivement, le pays met en place une politique économique fondée sur l’autarcie. En 1936, l’Allemagne décide un programme de production massive d’armements.


Le redressement de l’économie allemande est artificiel : l’État, par ces commandes de matériel militaire, en est le moteur. Pour résorber le chômage, Hitler oriente volontairement l’économie vers la préparation d’une guerre qui devient inévitable.


[MSG]Enfin « l’idéologie nazi » à proprement dite…[/MSG]


1 PRÉSENTATION

National-socialisme ou nazisme, doctrine prônée par le Parti national-socialiste allemand des travailleurs, ou parti nazi, (Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei, NSDAP).

Parvenu au pouvoir sous la houlette de son chef Adolf Hitler, il institua en Allemagne un régime totalitaire et raciste, le Troisième Reich. L'idéologie nazie, prônant la purification de la « race germanique » et la réunion de toutes ses composantes au sein d'un même État, chercha à étendre sa domination sur toute l'Europe centrale. Cette politique militariste fut à l'origine de la Seconde Guerre mondiale, qui ne prit fin qu'avec l'effondrement du nazisme et de l'Allemagne face aux Alliés, en 1945.

2 ORIGINES DU NAZISME

Le national-socialisme, associé au fascisme italien, était un mouvement enraciné dans la tradition militaire prussienne d'autoritarisme et d'expansionnisme, et puisant également ses sources dans la tradition romantique allemande d'hostilité au rationalisme, au libéralisme et à la démocratie. Rompant avec la République de Weimar, son idéologie s'inspirait de certaines doctrines racistes selon lesquelles les peuples germaniques, les prétendus purs Aryens, étaient non seulement physiquement supérieurs, mais également porteurs d'une morale et d'une culture plus élevées que celles des autres peuples. Opposé au libéralisme de la Révolution française autant qu'aux théories marxistes, le nazisme puisait dans certaines traditions philosophiques une idéalisation de l'État. L'individu n'existait plus en dehors du groupe fondamental qu'était la communauté de sang.

Parmi les théoriciens et les planificateurs du national-socialisme, le général Karl Ernst Haushofer, un géographe, eut une grande influence sur la politique étrangère allemande ; Alfred Rosenberg formula les théories racistes nazies dans le Mythe du XXe siècle (1930) en s'inspirant des œuvres de l'écrivain anglo-allemand Houston Stewart Chamberlain ; le financier Hjalmar Schacht fut le principal artisan de la politique économique et financière du régime. L'idée du « grand Reich » fut empruntée aux pangermanistes de 1848, celle de la supériorité de la race aryenne à Gobineau (Essai sur l'inégalité des races humaines, 1853-1855). De Spengler, les nazis reprirent l'idée d'un socialisme allemand, tandis que Nietzsche inspira le mythe du surhomme.

Mais c'est surtout Hitler qui définit dans Mein Kampf (« Mon combat »), écrit pendant sa détention (1923-1924), le projet nazi. Nourri d'anti-égalitarisme et d'antiparlementarisme, hostile à la démocratie, il prônait la purification de la race aryenne et l'élimination des Juifs. Grand orateur, il allait élever cette mystique obsessionnelle à la hauteur d'une mission quasi sacrée. Profondément marqué par la défaite de 1918 et par le traité de Versailles, vécus comme des humiliations, il entendait redonner à l'Allemagne toute sa grandeur et récupérer les territoires perdus.

Hitler imputa aux Juifs la responsabilité du désastre économique et les accusa d'être les propagateurs d'idéologies néfastes comme le marxisme ou le libéralisme. Il inscrivit ainsi l'élimination des Juifs dans le programme politique national-socialiste, tout en affirmant qu'une régénération du sang aryen du Reich devrait comprendre l'exclusion des non-Allemands des fonctions publiques, l'interdiction des mariages mixtes et la stérilisation des malades incurables. Lorsqu'il aurait atteint ces buts, le Reich pourrait être guidé selon le Führerprinzip par le Reichsführer qu'incarnerait Hitler, à qui les Allemands seraient liés par un serment de fidélité (institué par la loi du 26 janvier 1937). La réalisation de ce programme incluait l'annexion des territoires de langue germanique (notamment en Pologne et en Tchécoslovaquie), la création d'une « grande Allemagne » et d'un « espace vital » (Lebensraum), en Europe, zone d'influence économique et politique destinée à l'expansion de la « race » allemande.

Le contexte politico-économique de l'après-guerre favorisa l'émergence du national-socialisme et l'adhésion des Allemands à son programme démagogique défendu par Hitler. Selon les clauses du traité de Versailles, l'Allemagne fut reconnue seule responsable de la guerre. Elle fut privée de son empire colonial et contrainte de payer de lourdes réparations aux vainqueurs, ce qui perturba gravement son économie. L'inflation galopante, qui culmina en 1923, affecta plus particulièrement la classe moyenne, qu'elle ruina et laissa désemparée. Effrayée par la perspective d'une arrivée au pouvoir des communistes en Allemagne, elle allait fournir les gros contingents des groupes politiques radicaux qui fleurirent au début des années 1920.

3 LE PARTI NATIONAL-SOCIALISTE

Drapeau nazi Une croix gammée noire, dans un disque blanc sur fond rouge, constitue le drapeau nazi.

Après l'échec de la révolution communiste à Munich, en mai 1919, de nombreux groupuscules extrémistes et ultranationalistes apparurent dans la capitale bavaroise. Le Parti ouvrier allemand (DAP) y fut créé par le journaliste Karl Harrer et le serrurier Anton Drexler dès janvier 1919 ; il allait être à l'origine du Parti national-socialiste.

Lorsque Hitler en devint membre en septembre 1919, le Parti ouvrier allemand ne comptait que vingt-cinq membres environ, dont six seulement participaient aux débats et aux conférences. Hitler, grâce à ses talents d'orateur, devint chef de la propagande dès janvier 1920. Lors de la première grande réunion du parti à Munich, le 24 février 1920, il exposa un programme inspiré par les deux premiers intellectuels du parti, le journaliste Dietrich Eckart et l'ingénieur Gottfried Feder. Ce programme, résumé plus tard en vingt-cinq points, associait des revendications nationalistes extrémistes et des idées socialistes mal assimilées à des doctrines racistes et antisémites. L'article 25 proclamait : « Pour la société moderne, un colosse aux pieds d'argile, nous créerons un centralisme sans précédent qui donnera tout pouvoir au gouvernement. Nous établirons, au sein de la société, une hiérarchie telle que n'importe quel mouvement de n'importe quel individu sera contrôlé. » Le 8 août 1920, le DAP fut rebaptisé Parti national-socialiste allemand des travailleurs (NSDAP). Hitler en prit la tête le 29 juillet 1921, après avoir écarté Drexler. Le drapeau rouge avec un cercle blanc contenant une croix gammée noire fut adopté comme emblème cette année-là. Le NSDAP prit peu à peu de l'importance, surtout en Bavière. Convaincu de la nécessité, et même de la vertu, de la violence pour arriver à ses fins, il créa (août 1921) les Sturmabteilungen (« sections d'assaut », ou SA), sous couvert d'une association sportive. Ces « chemises brunes » étaient censées assurer la protection de ses réunions politiques, mais s'ingénièrent à perturber celles des adversaires (libéraux, socialistes, communistes et syndicalistes) et à persécuter les Juifs, surtout les commerçants. Elles étaient pour une bonne part composées d'anciens combattants, d'officiers mécontents et de membres des corps francs, placés sous l'autorité d'Ernst Röhm. En 1923, l'organe du parti, le Völkischer Beobachter (« l'Observateur raciste »), fondé en décembre 1920, fut transformé en quotidien.

4 LA LONGUE MARCHE VERS LE POUVOIR

Hitler et Ludendorff Général allemand s'étant illustré durant la Première Guerre mondiale, Erich Ludendorff a été, pour Adolf Hitler, un important homme de liaison avec l'armée (la Wehrmacht) et les cercles conservateurs. D'ailleurs, en 1923, le général a mené avec Hitler le putsch infructueux de Munich et, de 1924 à 1928, a siégé dans les rangs du Parti national-socialiste (NSDAP) au Reichstag.

Erich Ludendorff (au centre) et Adolf Hitler (à sa gauche) entourés d'officiers.Corbis/Hulton-Deutsch Collection

Hitler, voulant exploiter le mécontentement suscité par l'occupation de la Ruhr par les armées française et belge, organisa avec le général Erich Ludendorff un coup de force à Munich, premier pas vers une prise du pouvoir à Berlin. Le 8 novembre 1923, il se rendit avec 600 membres des SA à la brasserie Feldherrnhalle, où Gustav von Kahr, le chef du gouvernement bavarois, tenait une réunion. Von Kahr et ses collaborateurs furent appréhendés et contraints de proclamer la formation d'un nouveau gouvernement national. À peine relâché, il se retourna contre Hitler et Ludendorff, qui durent s'enfuir après une brève échauffourée avec la police, le 9 novembre. Le putsch de Munich avait échoué, et Hitler fut condamné à cinq ans de prison et son parti interdit. En prison, où il ne resta que treize mois, Hitler commença à rédiger Mein Kampf, qu'il dicta à Rudolf Hess. Dans cet ouvrage sont clairement exposées les doctrines du national-socialisme, les techniques de propagande et la stratégie pour conquérir l'Allemagne puis l'Europe.

Quand Hitler fut libéré, le Parti national-socialiste avait disparu ; la situation économique du pays, qui s'était améliorée, était devenue favorable aux partis politiques modérés. Le 27 février 1925, il recréa le NSDAP, qui compta 27 000 membres dès la fin de l'année. Il entreprit de le réorganiser avec l'aide de quelques fidèles et décida de prendre le pouvoir par les voies légales plutôt que par la force. En 1926, il se nomma Führer (« guide ») du parti et s'entoura d'une garde personnelle, les Schutzstaffeln (« unités de protection », ou SS), qui allait devenir une sorte de police militarisée. Les SS étaient chargés de superviser et de surveiller le parti et les SA, sa branche paramilitaire.

La crise économique mondiale de 1929 interrompit le flux de capitaux étrangers vers l'Allemagne, ce qui entraîna une baisse des exportations et une chute de la production industrielle. Le chômage augmenta considérablement, tandis que les prix agricoles s'effondraient. La dépression fragilisa la République de Weimar, soumise à des attaques de plus en plus vives de la droite et de la gauche, et créa les conditions favorables à une révolution. Le Parti national-socialiste reçut d'importants subsides de Fritz Thyssen, dirigeant d'un puissant conglomérat sidérurgique et industriel, ainsi que d'autres capitalistes. Toutefois, nombre d'industriels allemands s'opposèrent au national-socialisme.

5 LE PARTI AU REICHSTAG

Le mouvement prit rapidement de l'ampleur, rejoint par des milliers de fonctionnaires au chômage, des commerçants et des petits entrepreneurs ruinés, des agriculteurs sans ressource et des ouvriers déçus par les partis socialiste et communiste. Une foule d'adolescents issus de toutes les classes sociales, qui avaient grandi pendant les années d'après-guerre et avaient perdu l'espoir de connaître la stabilité économique, adhérèrent au mouvement. Les progrès furent fulgurants. Le parti nazi, qui avait obtenu 800 000 voix en 1928 (environ 2,5 p. 100), en obtint presque 6,5 millions (plus de 18 p. 100) aux élections de septembre 1930. Avec 107 sièges, il devint le deuxième parti du Reichstag, après les sociaux-démocrates (143 sièges) et devant les communistes, eux aussi en progrès (77 sièges). Le nombre de ses membres passa de 176 000 en 1929, à 806 000 en 1931 et à 4 millions en 1933. Malgré les efforts du chancelier Heinrich Brüning, qui tenta de sauver la République de Weimar par des mesures d'urgence, la hausse du chômage ne fut pas enrayée. L'inefficacité de son gouvernement ébranla la crédibilité de la démocratie parlementaire. Allié à la droite conservatrice, qui pensait pouvoir le contrôler, Hitler obtint un bon score (36,8 p. 100) lors de l'élection présidentielle d'avril 1932, qui vit la victoire d'Hindenburg.

La montée en puissance fulgurante du parti hitlérien ne put être stoppée par la dissolution des SS, des SA et de la Hitler-Jugend, prononcée par le ministre de la Guerre, le général Groener, le 13 avril 1932. Aux élections de juillet 1932, les nazis obtinrent 13,7 millions de voix et devinrent le premier parti du Reichstag avec 230 sièges sur 670. Le président Hindenburg leur proposa de rentrer dans le gouvernement de coalition mais Hitler refusa, exigeant les pleins pouvoirs. Le Reichstag fut dissous et les élections de novembre marquèrent un recul du NSDAP, qui remporta 11,7 millions de voix (196 sièges) mais resta le premier parti à l'assemblée. À gauche, les sociaux-démocrates et les communistes obtinrent ensemble plus de 13 millions de voix et 221 sièges, mais la lutte acharnée qu'ils se livraient interdisait toute perspective d'alliance. Hitler refusa à nouveau de participer à un gouvernement de coalition, et, après l'échec du chancelier Kurt von Schleicher, Hindenburg nomma Hitler chancelier le 30 janvier 1933, sur les conseils de l'ancien chancelier conservateur Franz von Papen.

6 LA MISE EN PLACE DU RÉGIME TOTALITAIRE

Reichstag de Berlin en feu Moins d'un mois après l'arrivée d'Hitler au pouvoir, l'incendie du Reichstag à Berlin, dans la nuit du 27 au 28 février 1933, permet au dirigeant nazi d'interdire le Parti communiste, auquel est imputé l'attentat.Hulton Deutsch

Le 25 février, alors que s'achevait la campagne électorale pour le renouvellement du Parlement, le bâtiment du Reichstag fut détruit par un incendie, très probablement déclenché à l'instigation des nazis. Des milliers de communistes, accusés d'être à l'origine de l'attentat, furent arrêtés.

Lois de Nuremberg
Lors du Congrès du parti national-socialiste en septembre 1935, Hitler présente les « lois de Nuremberg ». Ces lois raciales comportent deux volets : la « loi civile du Reich » qui porte sur la citoyenneté allemande et la « loi pour la protection du sang et de l’honneur allemands ». Destinées à préserver la pureté de la race aryenne, ces lois raciales s’inscrivent dans une politique antisémite d’État. Les Juifs exclus de la « communauté nationale » et « de toute participation à la vie politique allemande » deviennent des parias, avant d’être victimes des mesures de persécution systématique et du génocide.

Les élections du 5 mars 1933 ne donnèrent qu'une majorité relative aux nazis (43,9 p. 100), mais dès le 23 mars Hitler obtint de l'assemblée les pleins pouvoirs pour quatre ans. La République de Weimar disparut sans jamais avoir été formellement abrogée. Le procès des incendiaires du Reichstag servit de prétexte à l'interdiction du Parti communiste et du Parti social-démocrate, ainsi qu'à l'annulation des droits civils et constitutionnels et à l'ouverture des premiers camps de concentration (Dachau fut construit en mars). La Gestapo fut créée en avril, les syndicats furent dissous le mois suivant. Devenu parti unique en juillet, le Parti national-socialiste obtint 92 p. 100 des voix lors des élections d'octobre 1933 et fut déclaré « indissolublement lié à l'État » par une loi du 1er décembre 1933. L'opposition interne et externe au mouvement nazi fut progressivement éliminée. Le 30 juin 1934 (la « Nuit des longs couteaux ») Hitler fit exécuter Röhm, chef des SA, ainsi que plusieurs centaines de membres du mouvement. D'autres opposants furent assassinés à cette occasion, tels le général Kurt von Schleicher et des monarchistes favorables à la restauration de la dynastie des Hohenzollern.

Adolf Hitler Fin d'un discours d'Hitler : « Pour la force et la grandeur de notre pays et pour sa suprématie, maintenant et pour toujours, Deutschland, Sieg Heil ! »Aimable autorisation de The Gordon Skene Sound Collection. Tous droits réservés. Les lois de Nuremberg, votées le 15 septembre 1935, concrétisèrent la mise en place du programme antisémite défini dans Mein Kampf, notamment l'interdiction des mariages mixtes entre Allemands juifs et non-juifs. En janvier 1938, les biens des Juifs furent confisqués et une carte d'identité spéciale fut instituée pour eux au mois de juillet suivant ; victimes de pogroms, de déportations, d'expulsions et exclus de la vie économique, ils émigrèrent en masse.

Autodafé à Berlin Des étudiants nazis brûlent des livres interdits sur l'Opernplatz, à Berlin (mai 1933).Hulton Deutsch

De 1933 à 1935, le régime démocratique allemand fut remplacé par un État totalement centralisé. Les administrations régionales, héritières des anciens États ayant précédé l'unité allemande (1871), durent renoncer à leur autonomie et furent placées sous le strict contrôle du gouvernement central. Le Reichstag perdit sa fonction législative, ne gardant qu'un rôle cérémoniel.

7 L'ORGANISATION DU PARTI

Goebbels, Göring et Hess Les trois plus importants responsables nazis après Hitler sous le IIIe Reich, Joseph Goebbels, Hermann Göring et Rudolf Hess (de gauche à droite), lors d'un rassemblement du parti nazi, le NSDAP, à Berlin.ORF Enterprise Ges.m.b.H

Le parti et ses organes dirigeants devinrent l'instrument principal du contrôle totalitaire de l'État et de la société allemande. Fort de 1 300 000 membres en 1932, il en comptait 8 millions en 1939 et 11 millions au début de 1945. Les nazis dévoués obtinrent des postes dans les gouvernements national et provinciaux, ainsi que dans l'administration. Les membres du parti de « pur » sang allemand âgés de dix-huit ans ou plus juraient allégeance au Führer et n'avaient à répondre de leurs actes que devant des tribunaux spéciaux du parti. L'adhésion était en principe volontaire et des millions de personnes s'engagèrent de plein gré, mais beaucoup d'autres furent forcées d'adhérer, en particulier les fonctionnaires lors de la grande promotion du 1er mai 1937.

L'organisation du parti fut conçue de manière à doubler les échelons de l'administration. Sa hiérarchie comportait, de bas en haut : les chefs de blocs (environ 500 000), les chefs de cellules, qui commandaient quatre à huit blocs, les chefs de groupes (Ortsgruppenleiter), les chefs de cercle (Kreisleiter), qui, outre leurs fonctions au sein du parti, contrôlaient les fonctionnaires de l'État, et enfin les chefs régionaux (Gauleiter), 32 en 1933, qui occupaient souvent des responsabilités importantes au sein de l'État (Reichsstatthalter).

Autour d'Hitler, l'état-major du parti comprenait près de vingt Reichsleiter disposant chacun d'une fonction définie. Les principaux étaient Rudolf Hess, dauphin d'Hitler jusqu'à sa fuite en Angleterre en 1941, Martin Bormann, qui le remplaça à la tête du parti, Heinrich Himmler, chef de la SS et de tout l'appareil répressif, Joseph Goebbels, responsable de la propagande, Hermann Göring, chef de la Luftwaffe, Alfred Rosenberg, théoricien du racisme, et Joachim von Ribbentrop, ministre des Affaires étrangères du Reich.

Hitler et les SA Hitler passe en revue les troupes des SA à la fin des années trente. Jusqu'au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, Neville Chamberlain, Premier ministre britannique, adopte une politique d'« apaisement » envers l'Allemagne nazie, d'où sa présence à cette manifestation (à droite sur la photo).Corbis

La propagande nazie était entretenue de manière omniprésente par différents organes, en particulier les organisations de jeunesse. Elle culminait lors des congrès organisés à Nuremberg, qui donnaient lieu à d'impressionnantes parades et fêtes liturgiques célébrant la nation allemande rassemblée autour du Führer.

Les principaux auxiliaires du parti nazi étaient les SA, officiellement reconnus comme « les garants de la révolution nationale-socialiste ». Cette organisation formée d'escouades en chemises brunes extorqua d'importantes sommes d'argent aux ouvriers et aux agriculteurs — par le biais d'une collecte destinée aux pauvres — et dirigea l'endoctrinement des jeunes Allemands jusqu'à l'âge de dix-sept ans. Ses méthodes d'intimidation et de terreur contribuèrent largement à l'ascension d'Hitler. Après l'accession de celui-ci au pouvoir, Röhm, le chef des SA, réclama une « seconde révolution », qui aurait affirmé le caractère populiste du régime, et chercha à substituer ses troupes à l'armée traditionnelle (la Reichswehr). Poussé par Himmler, chef des SS et jaloux du pouvoir de Röhm, par Göring, porte-parole des conservateurs, et par les généraux de l'armée, Hitler fit éliminer leurs chefs le 30 juin 1934, au cours de la « Nuit des longs couteaux ».

Les SS, créées en 1926, restèrent une branche des SA jusqu'en 1934, puis elles devinrent la principale force d'intervention et l'élite du mouvement hitlérien. Elles organisèrent un important pogrom contre les Juifs en 1938 (la « Nuit de cristal »). Pendant la Seconde Guerre mondiale, elles surveillèrent les territoires occupés et les camps de concentration, en collaboration avec la Gestapo. Elles fournirent les responsables de la propagande attachés aux armées allemandes et dirigèrent les forces de défense territoriale du Reich. À partir de 1942, les SS furent étroitement associées à l'extermination des Juifs dans les camps spéciaux. Des divisions d'élite, les Waffen-SS, comprenant parfois des éléments étrangers, furent créées pour soutenir l'armée régulière à des moments critiques.

Jeunesse hitlérienne Jeunes filles embrigadées dans la Jeunesse hitlérienne qui accueillent Hitler en agitant des drapeaux nazis sur la Wilhelm Platz, le 13 août 1938.Corbis/UPI

Ensemble avec le Sicherheitsdienst (Service de sécurité, ou SD), le service d'espionnage du Reich, les SS contrôlèrent le parti nazi et l'armée pendant les dernières années de la guerre. Les SD mirent en place les camps de concentration, où furent envoyées les victimes du national-socialisme.

La Gestapo, Geheime Staatspolizei (« police secrète d'État »), fut créée en avril 1933 par Göring, puis réorganisée par Heinrich Himmler en 1936. Chargée de l'élimination de toute opposition au régime hitlérien, elle disposait de pouvoirs illimités, recourant à la torture, aux exécutions sommaires ainsi qu'à la déportation. En 1936, lorsqu'elle fut incorporée à l'État, la Gestapo fut déclarée libre de toute restriction légale et responsable seulement devant son chef, Himmler, et devant Hitler. Pendant la guerre, la Gestapo fit régner la terreur dans toute l'Europe et, à partir de 1944, elle prit le contrôle des services de contre-espionnage, l'Abwehr.

Le parti possédait une autre formation auxiliaire, les Hitler-Jugend (Jeunesse hitlérienne), qui préparait les garçons âgés de quatorze à dix-sept ans à devenir membres des SA, des SS et du parti. La Auslandsorganisation (« Organisation étrangère ») dirigeait la propagande national-socialiste, elle créait, finançait et dirigeait les organisations nazies pour les Allemands et les personnes d'origine allemande vivant à l'étranger.

8 L'ORDRE NOUVEAU

Affiche du Front du travail allemand Sur cette affiche de propagande du Front du travail allemand (die Deutsche Arbeitsfront, DAF), syndicat unique mis en place en novembre 1933 après la dissolution de tous les syndicats, est affirmée l'unité des travailleurs par le slogan « Autrefois comme aujourd'hui, nous restons camarades ». Ainsi les deux soldats de la Reichswehr unis au cours de la Première Guerre mondiale le sont encore quand, revenus à la vie civile, ils se révèlent être un travailleur intellectuel et un ouvrier. Le syndicat réunissant également salariés et employeurs, c'est finalement le principe de la lutte des classes qui est nié par le Front du travail allemand.Weimar Archive

Dès son arrivée au pouvoir, la direction du parti fut confrontée au problème crucial du chômage. Les industries allemandes ne tournaient qu'à 58 p. 100 environ de leur capacité et le pays comptait entre 6 et 7 millions de chômeurs. Nombre d'entre eux, inscrits au parti, attendaient d'Hitler qu'il mette en place le programme anticapitaliste promis par la propagande national-socialiste : suppression des cartels et relance de l'industrie par la stimulation des petites entreprises. La base du parti et les SA attendaient une « seconde révolution ». Hitler dut choisir entre un régime national-socialiste « plébéien » et une alliance avec les industriels et les officiers supérieurs de la Reichswehr. Il opta pour la seconde solution.

Pour supprimer le chômage et relancer l'industrie allemande, Hitler instaura « l'Ordre nouveau ». La pleine utilisation de la machine industrielle allemande exigeait que le pays occupât une position dominante dans le commerce mondial, l'industrie et la finance ; les ressources en matières premières dont l'Allemagne avait été privée devaient être récupérées et le contrôle de toute autre ressource nécessaire devait être réalisé ; une flotte marchande adéquate et une infrastructure routière, ferroviaire et aérienne devaient être construites ; enfin, cette industrie devait être réorganisée de façon à être la plus efficace possible.

Ce programme impliquait la suppression des restrictions économiques et politiques imposées par le traité de Versailles et la réorganisation de l'économie en une économie de guerre. Le développement de l'industrie d'armement offrait en effet la possibilité de résorber le chômage et de répondre aux projets expansionnistes hitlériens. L'Allemagne devait devenir autosuffisante en matières premières, grâce à la mise au point de substituts artificiels, fruits de la recherche scientifique. Enfin, des réserves alimentaires suffisantes devaient être assurées par un développement contrôlé de l'agriculture. La réorganisation du monde du travail fut également une cause directe de la mise en place de l'Ordre nouveau.

9 L'ENCADREMENT DE LA POPULATION

Culte de la mère sous le IIIe Reich La femme au foyer et mère, qui offre au peuple allemand de nombreux enfants « de race pure » et qui considère que ses tâches principales sont l'éducation de cette « relève » dans l'esprit du national-socialisme : voilà l'image de la femme qu'imposait la propagande nazie. À cette image était associé un véritable culte de la « mère allemande ». Les mères de quatre enfants et plus recevaient la « croix des mères » et la NS-Frauenschaft (organisation nazie des femmes) ne laissait à personne d'autre le soin de féliciter de jeunes mères avec leur bébé, comme on peut le voir sur cette photo.ORF Enterprise Ges.m.b.H

Outre les organisations nazies, qui exigeaient de leurs membres une adhésion totale aux objectifs et aux moyens de l'idéologie, un très grand nombre de groupements fut créé. Leur objectif principal était le contrôle de tous les domaines de la vie civile (professionnel, caritatif, sportif, des loisirs) afin de détecter et d'éliminer les sujets nuisibles à l'État et d'adapter la population civile allemande à la doctrine nationale-socialiste.

Par un processus de « mise au pas » (Gleichschaltung), tous les domaines de la vie publique : sociétés, organismes professionnels ouvriers et agricoles, éducation et culture, furent assujettis au parti. L'Église elle-même fut placée sous contrôle. Chaque groupe de population (femmes, jeunes, anciens combattants), chaque activité (loisirs, travail) servirent de prétexte à la mise en place d'organismes contrôlés par les nazis. Les syndicats libres furent interdits, remplacés par un syndicat unique (Front du travail allemand), et les différents métiers furent organisés de manière corporatiste (professeurs, juristes, médecins, fonctionnaires, techniciens, etc.).

La Force par la joie L'organisation créée par le gouvernement d'Hitler en 1933, « la Force par la joie » (Kraft durch Freude, KdF) dans le cadre du syndicat unique, le Front du travail, devait contribuer à encadrer le temps libre et les vacances de la population. Des voyages étaient notamment proposés. Cette affiche propose ainsi un voyage en Norvège. Au premier abord, la Force par la joie offraient des distractions, mais ses activités servaient avant tout la propagande nationale-socialiste.Weimar Archive

L'Ordre nouveau exigeait l'abolition des syndicats et des coopératives, la confiscation de leurs ressources, l'abrogation des conventions collectives entre les travailleurs et leurs employeurs, l'interdiction du droit de grève et de lock-out, et l'obligation légale pour tous les travailleurs allemands d'adhérer au syndicat contrôlé par l'État, le Deutsche Arbeitsfront (« Front allemand du travail »), ou DAF. Les salaires étaient fixés par le ministère de l'Économie nationale. Des fonctionnaires du gouvernement, hommes de confiance nommés par le ministère de l'Économie nationale, s'occupaient des questions concernant les salaires et la durée et les conditions de travail.

Les syndicats professionnels de commerçants et d'industriels de la République de Weimar furent transformés en organes de contrôle d'État. L'adhésion était obligatoire pour les employeurs. La surveillance de ces organismes fut confiée au ministère de l'Économie nationale, qui avait le pouvoir d'attribuer le monopole de représentativité des organisations syndicales dans leurs branches industrielles respectives, de créer de nouvelles associations, de dissoudre ou de fusionner celles qui existaient déjà et de nommer ou de renvoyer les dirigeants de ces associations.

Exercice de ski sur herbe organisé par la Force par la joie L'organisation « la Force par la joie » (Kraft durch Freude, KdF) proposait aux travailleurs et aux employés sous le IIIe Reich un large choix d'activités pour leurs loisirs : soirées musicales, excursions sportives, ou encore ski sur herbe pour les préparer au ski alpin qu'ils pourraient pratiquer au cours de voyages à l'étranger.ORF Enterprise GmbH

Par l'exercice de ces pouvoirs et conformément à la loi, le ministère de l'Économie développa les cartels existants et en forma de nouveaux. Les banques étaient « coordonnées » de façon similaire. Les droits à la propriété privée furent sauvegardés et les entreprises qui avaient été nationalisées furent reprivatisées, mais tous les propriétaires furent étroitement surveillés par l'État. Ces pratiques permirent au régime hitlérien d'éliminer la concurrence. L'Ordre nouveau finit par être dominé par quatre banques et un nombre relativement restreint de puissants conglomérats, notamment celui de la famille Krupp pour l'armement et la sidérurgie, et la célèbre Interessengemeinschaft Farbenindustrie (IG Farben), qui produisait des colorants, du caoutchouc synthétique, de l'essence et d'autres produits et participait ou dirigeait près de 400 entreprises.

L'Ordre nouveau permit aux nazis d'enrayer le chômage, d'offrir aux travailleurs et aux agriculteurs allemands un niveau de vie acceptable, d'enrichir l'élite dirigeante de l'État, de l'industrie et du secteur financier et de créer un prodigieux instrument de guerre. Certaines entreprises eurent recours à la main-d'œuvre des prisonniers de guerre, des camps de concentration et des habitants des pays conquis, qui furent traités comme des esclaves. Les cartels fournirent également du matériel pour l'extermination systématique de millions de Juifs, Tziganes et autres groupes de populations par le gouvernement hitlérien. Voir Génocide ; Holocauste.

10 LA MARCHE À LA GUERRE

Hitler annonçant l'Anschluss Après l'entrée en Autriche des troupes allemandes de la Wehrmacht, Hitler annonce le 15 mars 1938, sur la Heldenplatz de Vienne, devant la foule, l'Anschluss de l'Autriche au Reich allemand.Keystone Pressedienst GmbH

La remilitarisation de l'Allemagne et son projet de regrouper tous les peuples de langue allemande au sein d'une même nation, au cœur du projet nazi, conduisirent inéluctablement l'Allemagne vers une politique expansionniste qui devait déclencher la Seconde Guerre mondiale.

Reich allemand entre 1935 et 1939 Les objectifs immédiats de la politique extérieure d'Hitler sont d'abord la révision du traité de Versailles puis, dans un second temps, l'établissement de la puissance hégémonique de l'Allemagne en Europe. En 1935, il obtient le retour de la Sarre dans le Reich allemand ; en 1936, il occupe la partie démilitarisée de la Rhénanie ; en mars 1938, il réalise l'annexion de l'Autriche (l'Anschluss) ; et en octobre 1938, à la suite des accords de Munich, il annexe les Sudètes. Avec la création du protectorat de Bohême-Moravie en mars 1939, Hitler passe d'une politique étrangère prétendument révisionniste à une politique ouvertement impérialiste, dont l'escalade mènera six mois plus tard à l'agression contre la Pologne et au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale.© Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

Les nazis s'activèrent politiquement et diplomatiquement à la création de la « grande Allemagne », au besoin par la force. Les principales étapes furent la remilitarisation de la Rhénanie (1936), la formation de l'axe italo-allemand (1936), l'intervention dans la guerre civile espagnole (1936-1939) en faveur des nationalistes de Franco, l'Anschluss (en fait une annexion) avec l'Autriche (1938), le démantèlement de l'État tchécoslovaque (1939), la signature d'un pacte de non-agression avec l'Union soviétique, prévoyant le partage de la Pologne (voir Germano-soviétique, pacte). L'invasion de la Pologne le 1er septembre 1939 déclencha la Seconde Guerre mondiale.

Néo-nazis Lors du 53e anniversaire (1991) du pogrom contre les juifs perpétré par le IIIe Reich en 1938, de jeunes Allemands néo-nazis ont manifesté, brandissant des drapeaux à croix gammée et scandant des slogans antisémites et xénophobes.THE BETTMANN ARCHIVE/REUTERS

Hitler affirmait que le IIIe Reich durerait mille ans du fait que, selon lui, il était parvenu à dépasser les contradictions du capitalisme et du marxisme. Apparu dans une période de trouble international marquée par l'émergence de régimes fascistes ou de dictatures militaires classiques dans de nombreux pays d'Europe (Espagne, Italie, Portugal, Hongrie, Pologne), le nazisme prétendait être la solution à la crise économique et sociale des années 1930.

La conquête territoriale et la domination des peuples au nom de la prétendue supériorité de la « race aryenne » étant inhérentes à ce projet, l'Europe fut mise à feu et à sang comme jamais dans l'histoire. La Seconde Guerre mondiale fit 50 millions de victimes. La « solution finale » mise en œuvre par les nazis pour exterminer les juifs aboutit à un véritable génocide (plus de 6 millions de morts). Les procès de Nuremberg, en 1945, révélèrent les crimes contre l'humanité commis par le régime nazi et ses collaborateurs. Aujourd'hui, des groupuscules se réclamant de cette idéologie se sont créés en Allemagne et ailleurs. Ils s'appuient sur les thèses révisionnistes ou négationnistes (relecture de l'histoire de la dernière guerre en gommant, voire en niant les crimes du national-socialisme), et exercent des actes de violence raciste.


[MSG]Bon maintenant quelques notions dont tu auras peut être besoin…[/MSG]

[A]Les SS[/A]

1 PRÉSENTATION

SS, abréviation de Schutzstaffel (échelon de protection), organisation du parti nazi formant une police militarisée.

2 LES ORIGINES DU MOUVEMENT

La création des SS remonte aux années 1920, où elles constituèrent la garde personnelle d’Hitler. En novembre 1923, les SS participèrent au putsch manqué de Munich et furent intégrés au groupe des SA (Sturmabteilung, section d’assaut), dirigé par Ernst Röhm. En fait, Hitler utilisait les SS afin de se prémunir face au pouvoir grandissant des SA. Dans un premier temps, Josef Berchtold dirigea le mouvement ; en janvier 1929, Heinrich Himmler prit le titre de Reichsführer SS (chef national des SS). C’est sous son commandement que les SS devinrent l’élite du parti nazi. Leurs membres étaient sélectionnés de manière rigoureuse, selon des critères raciaux (représentants de la race aryenne) et des critères politiques (fidèles à l’idéologie nazie).

3 MONTÉE EN PUISSANCE ET ORGANISATION DES SS

La domination des SS s’affirma avec l’élimination des SA. Ainsi, le 30 juin 1934, lors de la « Nuit des longs couteaux », qui permit au régime de se débarrasser de tous ses opposants (socialistes, communistes), Ernst Röhm et son état-major furent assassinés par les SS, sur ordre d’Hitler. Parallèlement, la police nazie s’organisait. Dès le début des années trente, Reinhard Heydrich organisa le service de la sécurité, le SD, un organisme de renseignement et de contre-espionnage. La Gestapo (Geheime Staatspolizei), la police politique de l’Allemagne nazie, fut instituée en 1933 par Hermann Göring ; Himmler en devint le chef en 1934. Le pouvoir des SS s’étendit et, à partir de 1934, elles furent chargées de diriger les premiers camps de concentration.

4 LES SS ET LA SECONDE GUERRE MONDIALE

C’est avec le début de la Seconde Guerre mondiale que les SS dominèrent l’Allemagne hitlérienne. Ainsi, plusieurs services furent regroupés afin de constituer le Reichssicherheitshautptamt, ou RSHA, comprenant le SD, la Gestapo et la police criminelle. Les SS apparurent alors comme l’instrument de pouvoir d’Hitler, elles furent chargées d’encadrer la société allemande et bientôt les territoires conquis par le IIIe Reich, en utilisant les méthodes les plus brutales.

4.1 Le « problème juif »

Heinrich Himmler Hulton Deutsch

Quand les dirigeants nazis décidèrent de la « solution finale » (été 1941), c’est-à-dire l’extermination systématique des Juifs, Himmler et les SS furent chargés de sa mise en application ; ils organisèrent, de façon rigoureuse, leur déportation massive et prirent le contrôle de tout le système concentrationnaire. Les méthodes utilisées par les SS, qui gardaient ces camps, ont été relatées par des rescapés. Ces récits stigmatisent tous la violence et la barbarie employées. En effet, de nombreux détenus furent l’objet « d’expériences médicales », tandis que d’autres étaient loués comme main-d’œuvre aux entreprises ; les mauvais traitements, le manque de nourriture et les sévices étaient la règle. Après la conférence de Wannsee, en janvier 1942, les premiers camps d’extermination furent créés à Chełmno, Bełzec, Sobibór, Treblinka, Majdanek et Auschwitz (voir camp de concentration). Les Juifs, les Slaves, les opposants au nazisme, les homosexuels et les Tsiganes furent également exterminés dans ces camps. Près de 6 millions de Juifs furent tués lors de la Seconde Guerre mondiale. Voir Génocide ; Holocauste.

4.2 Les SS, fer de lance de l’ordre nouveau

Cérémonie nocturne SS Organisation militarisée du parti nazi hitlérien, la Schutzstaffel (SS) a été chargée d'encadrer la société allemande et les territoires conquis durant la Seconde Guerre mondiale, ainsi que de diriger les camps de concentration et d'extermination. Sur ce cliché, de nouveaux membres prêtent serment lors d'une cérémonie nocturne.Bruce Coleman, Inc.

Au sein du Reich, en noyautant les postes stratégiques du pouvoir, les SS accrurent encore leur pouvoir.

Avec l’extension du conflit mondial, une nouvelle unité fut créée : les Waffen SS, constituant les troupes d’élite de l’Allemagne nazie, qui se distinguèrent dans de nombreuses opérations militaires et recrutèrent dans leurs rangs un certain nombre de volontaires étrangers.

En octobre 1939, après l’invasion de la Pologne, l’organisation des SS commença à déporter environ un million de Polonais, les remplaçant par des germanophones venant des États baltes et d’Europe de l’Est. En mai 1940 commença l’asservissement des peuples slaves et le repeuplement de l’Europe de l’Est par des Allemands. En janvier 1941, les SS s’attribuèrent le pouvoir d’exécuter les « ennemis de l’État » sans aucun jugement. Ce fut le règne de la terreur.

En juin 1942, après l’assassinat de Heydrich par la résistance tchèque, Ernst Kaltenbrunner fut nommé à la tête de la RSHA. Les SS vengèrent Heydrich en massacrant le village de Lidice. Le point culminant de leur puissance fut atteint en août 1943, lorsqu’Himmler fut nommé ministre de l’Intérieur. Le 20 juillet 1944, Himmler et ses troupes réprimèrent la tentative de complot contre Hitler. Mais, à la fin de la guerre, lorsque ce dernier apprit qu’Himmler tentait de négocier avec les Alliés, il le démit de ses fonctions. Arrêté par les Britanniques, il s’empoisonna le 23 mai 1945. Voir aussi national-socialisme.

[A]L'antisémitisme[/A]

1 PRÉSENTATION

antisémitisme, doctrine et attitude d’hostilité et de discrimination à l’égard des Juifs. Le terme a été forgé en 1873 par un journaliste allemand, Wilhem Marr, dans un pamphlet intitulé la Victoire du judaïsme sur le germanisme. Si l’usage a retenu le terme d’antisémitisme, celui-ci n’est en fait pas adéquat puisqu’il englobe tous les Sémites, alors que l’hostilité qu’il désigne se porte sur les seuls adeptes du judaïsme. Cette hostilité, qui s’est exprimée dans les vexations, les déportations, jusqu’à l’insoutenable — le génocide — sous le IIIe Reich, est beaucoup plus ancienne que l’apparition du terme.

2 LES ORIGINES DE L’ANTISÉMITISME

fiches collège
ØLa Seconde Guerre mondiale : la politique d’extermination des Juifs (fiche)
1 élément

Dès 597 av. J.-C., les Juifs ont été l’objet d’une discrimination. En effet, lorsque Nabuchodonosor prend Jérusalem, il déporte les habitants du royaume de Juda à Babylone.

Jusqu’à la révolution industrielle, l’antisémitisme est essentiellement de nature religieuse. Au IVe siècle, le triomphe de l’Église chrétienne marque pour les Juifs le début d’une ségrégation qui ne prendra fin qu’avec la Révolution française : enfermement dans des ghettos, obligation de porter un signe distinctif, etc. Certains pays vont même jusqu’à l’expulsion pure et simple des Juifs de leur territoire : ils sont rejetés d’Angleterre en 1290, de France en 1394, d’Espagne en 1492. En effet, après la reconquête chrétienne, les Juifs, qui jouissaient dans l’Espagne musulmane du statut de protégé (dhimmi) qu’accorde l’islam aux religions du Livre (judaïsme et christianisme) et avaient participé au développement du savoir et des arts, sont persécutés par l’Inquisition.

Pour une majorité des chrétiens du Moyen Âge, les Juifs, qui refusent le message chrétien et la nouvelle Église, sont coupables de la mort de Jésus-Christ. L’accusation de déicide se double souvent de celle de crimes rituels. Les Juifs sont soupçonnés d’empoisonner les sources, de répandre la peste, de tuer les enfants chrétiens pour utiliser leur sang dans des cérémonies occultes, de profaner des hosties sacrées, etc.

Le siècle des Lumières et surtout la Révolution française marquent une pause dans les persécutions menées contre les Juifs : en 1791, l’abbé Grégoire fait voter la loi d’émancipation des Juifs qui, à l’occasion des guerres de la Révolution, est largement appliquée en Europe.

3 L’ANTISÉMITISME AUX XIXE ET XXE SIÈCLES

Alfred Dreyfus L'affaire Dreyfus déchaîna les passions antisémites à l'aube du XXe siècle, divisant les Français en deux clans. Condamné à tort pour espionnage au profit de l'Allemagne en 1894, Alfred Dreyfus, officier sorti de Saint-Cyr, dont le brillant début de carrière au sein de l'armée en faisait un modèle d'intégration républicaine, fut réhabilité en 1906.THE BETTMANN ARCHIVE

Durant la deuxième moitié du XIXe siècle cependant, l’antisémitisme se développe à nouveau, sur des fondements toutefois différents. Aux motifs religieux se substituent des arguments politiques et économiques. Cette évolution est liée à l’essor du nationalisme et à la révolution industrielle. Pour les nationalistes, le judaïsme menace l’identité nationale. Du fait de leur particularité linguistique (l’utilisation du yiddish en Europe orientale), de leur singularité religieuse (la religion juive fondant une communauté ignorant les frontières) et d’une supposée préférence pour le libéralisme économique (lequel ne peut s’accommoder d’un repli sur la nation), les Juifs sont accusés d’affaiblir l’unité nationale. Le développement du capitalisme alimente également l’antisémitisme : les Juifs, dont la religion n’interdit pas l’usure, participent activement à la révolution industrielle et à la mise en place du nouveau système économique, notamment en tant que banquiers et financiers — d’où le mythe de la « banque juive ». L’Allemagne, la Russie et la France, où se conjuguent nationalisme et anticapitalisme, sont ainsi parmi les pays européens qui connaissent les plus fortes poussées d’antisémitisme.

Drumont, la France juive (extrait)
Édouard Drumont, polémiste antisémite, entreprend, à la fin du xixe siècle, de réviser l’histoire de France au travers du prisme d’un vaste complot judéo-maçonnique. Dans sa rhétorique, la condamnation du capitalisme bancaire, de la richesse et de l’argent est indissociable de la proscription du Juif, présenté comme un usurpateur de biens. Publié en 1886, son pamphlet la France juive, dans lequel il recourt à un argumentaire populiste pour justifier la confiscation des « biens juifs », reste un texte permettant de comprendre la genèse du nationalisme antisémitique français.
ouvrir l'encadré

La théorisation de l’antisémitisme moderne apparaît en Allemagne et en Autriche. Après le krach boursier qui, de Vienne en 1873, s’étend à l’Allemagne, une première campagne antisémite est lancée, dans laquelle le pasteur Adolf Stöcker a joué un rôle prépondérant. En 1880, Eugène Dürhing systématise les griefs faits aux Juifs dans un ouvrage intitulé la Question juive, question de race, de mœurs et de culture. En Autriche, le parti chrétien-social parvient à faire élire Karl Lueger bourgmestre de Vienne sur un programme antisémite. Les causes de l’antisémitisme germanique sont exemplaires à la fois de l’argumentaire développé par les théoriciens de l’antisémitisme au XIXe siècle et de l’utilisation politique qui a pu en être faite. Le premier de ces arguments est raciste : reprenant les thèses développées par Joseph Gobineau, des intellectuels favorables au pangermanisme développent une idéologie affirmant la supériorité d’une prétendue « race aryenne » que le métissage avec « la race juive » peut corrompre. Les arguments sont également économiques : selon les mêmes auteurs, la nation est menacée par le libéralisme, considéré par une partie de l’élite germanique comme une doctrine spécifiquement juive. Cette théorisation du sentiment antisémite est utilisée à son profit par Bismarck pour lutter, en Allemagne, contre l’opposition sociale-démocrate et marxiste : en désignant les Juifs comme responsables des maux de la classe ouvrière, il espère détourner celle-ci du socialisme.

Ce double mouvement de justification théorique et d’utilisation politique de l’antisémitisme existe également en France. Comme en Autriche et en Allemagne, un événement financier a été le signal de départ de campagnes antisémites. En 1882, en effet, la banqueroute de l’Union générale est immédiatement attribuée aux intrigues de la « banque juive ». En 1886, Édouard Drumont publie la France juive, ouvrage dans lequel il légitime l’antisémitisme. Le thème de l’anticapitalisme est central : selon Drumont, la « France honnête et laborieuse » est tombée sous l’oppression juive. Drumont se fait également le héraut des théories pseudo-scientifiques du racisme. L’extrême droite reprend les arguments de Drumont pour ébranler la République, désignée comme un « régime juif », dénué de toute légitimité et profondément corrompu. Le journal la Libre Parole, fondé en 1892 par le même Drumont, est le principal vecteur de ces thèses qui nourrissent, entre 1894 et 1906, l’affaire Dreyfus. Officier d’origine juive, Alfred Dreyfus est accusé de trahison envers la France, condamné et emprisonné. La droite nationaliste et antisémite voit dans cette présumée trahison la preuve de la menace que font peser les Juifs sur la France. Aussi s’oppose-t-elle passionnément à la révision du procès du capitaine Dreyfus, dont l’innocence sera reconnue en 1906. En Europe de l’Est, et tout particulièrement en Russie, l’antisémitisme est utilisé par le régime tsariste pour détourner le mécontentement ouvrier et paysan vers le fanatisme religieux. À partir de 1801, de nombreux pogroms ont lieu dans les pays d’Europe orientale.

Lois de Nuremberg
Lors du Congrès du parti national-socialiste en septembre 1935, Hitler présente les « lois de Nuremberg ». Ces lois raciales comportent deux volets : la « loi civile du Reich » qui porte sur la citoyenneté allemande et la « loi pour la protection du sang et de l’honneur allemands ». Destinées à préserver la pureté de la race aryenne, ces lois raciales s’inscrivent dans une politique antisémite d’État. Les Juifs exclus de la « communauté nationale » et « de toute participation à la vie politique allemande » deviennent des parias, avant d’être victimes des mesures de persécution systématique et du génocide.
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L’antisémitisme atteint son paroxysme durant la Seconde Guerre mondiale. Il est codifié dans les législations et sert d’idéologie nationale en Allemagne (voir lois de Nuremberg). Dès 1940, le gouvernement de Vichy promulgue en France les lois antisémites qui trouvent leur prolongement, à partir de 1942, dans la déportation des Juifs vers les camps de concentration nazis : de juillet 1942, date de la première rafle française, dite rafle du Vel’ d’Hiv, jusqu’à la Libération, on estime à 85 000 le nombre de personnes victimes de la persécution raciale en France. Près de 6 millions de Juifs ont péri victimes du national-socialisme allemand.

Camp de Buchenwald Le camp de Buchenwald (Allemagne) est l'un des principaux camps de concentration de l'Allemagne nazie. Il est libéré par les troupes américaines le 11 avril 1945. Ce cliché datant de la libération du camp montre les survivants décharnés dans leur baraquement.Archive Photos

Depuis 1945, on assiste à un perpétuel mouvement de lutte contre l’antisémitisme et de renaissance de celui-ci. Après la guerre, les révélations des crimes nazis ont suscité une réaction violente des pays occidentaux qui ont cherché à se prémunir contre tout risque de renaissance de l’idéologie antisémite. De nombreux dirigeants et officiers nazis ont ainsi dû répondre du génocide et des crimes contre l’humanité perpétrés durant la guerre au procès de Nuremberg en 1945. En 1960, le criminel de guerre nazi Adolf Eichmann, arrêté par les Israéliens en Argentine, est jugé et pendu en Israël. En France, en 1987, le procès de Klaus Barbie est l’occasion de rappeler l’importance de la lutte contre l’antisémitisme.

En dépit de ces efforts et du travail de mémoire pour que le génocide juif ne sombre pas dans l’oubli, l’antisémitisme est loin d’avoir disparu. En Europe occidentale, et tout particulièrement en Allemagne, en France, en Suède et en Grande-Bretagne, les années quatre-vingt-dix ont connu un important retour des préjugés antisémites dont témoignent la création de partis néonazis, la réapparition d’actes de vandalisme commis contre des monuments juifs et la diffusion de thèses révisionnistes niant l’importance, voire l’existence, du génocide. En outre, la naissance de l’État d’Israël (1948) et les conflits israélo-arabes qu’elle a entraînés ont pu contribué à la confusion entre le combat contre le sionisme et l’antisémitisme.

[MSG]Et pour élargir...[/MSG]

[A]Rhinocéros (Eugène Ionesco)


Pièce en trois actes et en prose d’Eugène Ionesco, créée en allemand en 1958 et représentée pour la première fois dans sa version française en 1960.

La pièce trouve son origine dans la propagation, après 1933, de l’idéologie nazie en Roumanie, dont Ionesco s’est expatrié en 1938. À ce titre, le personnage de Bérenger apparaît comme le double fictif du dramaturge, le seul à résister à une épidémie de « rhinocérite » qui voit tous les habitants d’une petite ville se métamorphoser en rhinocéros. Alors que tous cèdent au charme de l’animal, y compris sa compagne Daisy, Bérenger reste, lui, désespérément attaché à son humanité. Désormais solitaire, tenté de céder à l’hystérie de la foule, il refuse de capituler et entre en « résistance ».

Au-delà du nazisme, Ionesco, qui se méfie de l’idéologie en général, vise toutes les formes de totalitarisme qui en découlent. Loin du théâtre à thèse qu’il abhorre, Ionesco défend les droits de l’individu contre ceux du groupe par le biais d’une parabole burlesque et tragique, où l’absurde, fondement de son esthétique, révèle tous les manques d’une communauté. Bien que les éléments scéniques matériels importent beaucoup, le drame se joue essentiellement dans le langage, où face à des propos généraux qui se nourrissent de faux raisonnements et de lieux communs, émerge une parole individuelle qui réintègre un rationalisme et un didactisme inattendus chez Ionesco, comme le signe d’une ultime révolte.


[MSG]Source :

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#11
18/04/2005 00:53:22
Bon maintenant il ne te reste plus qu’a tirer l’essentiel de tout ça ! En tout cas tu as de quoi faire…
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#12
20/04/2005 21:40:52
merci beaucoup les gars!!!
je prendrai le temps de mettre tout ça à plat demain...

(aahh ils sont sympa ces bassistes quand même!!!)
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