Ce que je peux en dire, par rapport à mon expérience personnelle, c'est qu'on ne gueule pas "pour de bon" en permanence. Si c'était le cas, les concerts de métal ne dureraient pas plus de 3-4 chansons, et finiraient toujours par une extinction de voix. Lorsque j'ai commencé, ça m'arrivait régulièrement, car je gueulais littéralement comme un veau dans le micro.
Avec le temps, tu te fais de moins en moins mal, car tu apprends à "ouvrir" je ne sais quoi, et à ne plus pousser avec la gorge et la tête, mais avec le ventre. Ca peut paraître confus, et peut être que de "vrais chanteurs" pourraient mettre des termes techniques là dessus, mais c'est comme ça que je le ressens, et ça s'est fait de manière instinctive et progressive.
Mais ce n'est pas parce que l'on ne hurle pas qu'on déplace pas d'air...Le gain de ma piste à la console est sensiblement le même que celui d'un "chanteur normal". C'est à dire que si on ne gueule pas, on ne se contente pas non plus de parler avec une voix étrange dans un micro. La gorge a évidement un rôle à jouer dans ce type de chant, mais elle sert juste à "timbrer" la voix.
Je n'abîme plus mes cordes vocales en chantant de la sorte, pour preuve ma voix est la même avant et après un concert ou une répète.
La respiration est une clef essentielle, comme pour tout type de chant, et j'ai encore beaucoup de progrès à faire de ce côté là aussi. Un exercice intéressant consiste à placer sa main sur son ventre pendant qu'on chante, afin de le sentir se gonfler pendant la prise de respiration. Elle doit être brève et précise, quitte à exagérer un peu le mouvement au début. Il faut réussir à éliminer les réflexes instinctifs du type : hausser les épaules quand on prend une grande inspiration. Ca paraît bête, mais ce n'est pas si évident que ça, surtout que ça demande de la concentration en même temps que l'on pense au tempo, à la justesse et à l'intention.
Oui, l'intention est importante aussi : Il faut tenter de croire ce qu'on chante, ou le cas échéant, de jouer un rôle, comme un acteur. En gros, y mettre du sien. Par exemple, nous reprenons avec Silmeria "Pursuit Of The Vikings" de Amon Amarth. J'aime bien cette chanson, mais le texte ne me parle pas du tout. Il faut dire qu'il est idiot. Des vikings sur des drakkars qui implorent Odin de les guider pour aller à la guerre, je n'arrive pas à y croire, et je ne fais que me retenir de rire. Et le résultat s'en ressent. Alors je le joue...enfin...je le parodie. Du coup ça passe mieux, car c'est amusant.
Le problème de la tessiture n'en est pas vraiment un. Si tu admires un chanteur et que tu essayes de l'imiter sans avoir le même registre de voix, tu vas te faire mal, et tu ne vas pas y arriver. Il y a donc autant de types de voix metal que de chanteurs.
Pour ce qui est de la polémique rigolote "doit-on appeler ce truc du chant?", je ne rentrerai pas dedans, appelez ça comme vous voulez, mais avant de se moquer, essayez donc d'en faire autant, et vous verrez que ce n'est pas aussi facile qu'il n'y parait.
En ce qui concerne les effets, j'en utilise très peu. Une réverbe est toujours appréciable pour se sentir à l'aise, un compresseur aussi pour améliorer l'intelligibilité et lisser l'ensemble, et une EQ pour la précision. Des effets que l'on mettrait sur n'importe quelle autre voix. Mais rien n'est indispensable.
Voilà, c'était le pâté du jour. J'espère que ça aidera ton pote.