Tiens, encore un post qui va virer au démago, ou à la critique facile
Serieusement, je trouve que c'est un sujet extrêmement interessant, mais très difficile à disserter sur un forum, et à plus forte raison avec les quelques fortes têtes ici qui ont tendance à toujours être un peu extrêmes dans leurs propos.
Allez, j'vais quand même donner mon avis:
L'anglisation du français ne me dérange pas, il faut être conscient que c'est ainsi dans toutes les langues, et qu'on donne notre part de Français aux anglais aussi. Je me faisais justement cette reflexion hier, en me disant qu'avec la mondialisation et la généralisation des expatriation, il est possible que d'ici quelque centaines d'années, nous arrivions à une langue unique... interessant, non ?
Pour ma part, je bosse presque exclusivement en Anglais, et j'avoue que quand il s'agit de traduire en Français, j'ai parfois du mal. Certain mots ne sont pas traductibles, certaines expressions sont particulièrement laides en français, et puis il y a les habitudes.. J'ai donc moi aussi tendance à faire énormément de franglais, mais surtout au boulot, pas dans la vie de tous les jours (en finance, on parle plus facilements de committments, de forecast, de End of Year, de Outlook, etc... )
Pour ce qui concerne l'amour de mon pays, je dirais que la France est un pays particulièrement riche culturellement, il y a beaucoup de choses, de valeurs, d'histoire, de traditions. Je suis fier d'être Français dans la mesure ou, proportionnellement à notre taille, nous avons eu une influence phénoménale sur l'humanité (pas toujours que en bien, mais passons). Nous avons un vrai passé, et aussi un vrai présent. En plus de ça, ce pays est magnifique (ses payages, sa varieté, son architecture, son climat, ...). Je me sens français par ma famille, par mes racines, par ma langue (et mon amour de cette langue), et par mes traditions.
Mais j'avoue n'être plus en phase avec la France, avec les français. A avoir voulu trop donner aux gens, on a rendu le peuple complètement egoïste, nombrilliste, attentiste. Je ne supporte plus le climat social dans lequel tout le monde se plaint tout le temps, dans lequel jamais aucune issue de secours peut être proposée, dans lequel tout le monde campe sur ses positions, en critiquant le voisin. Je ne supporte plus un pays ou tout est un DU, on on a complètement oublié les valeurs du mérite, du travail (c'est une généralité, bien évidemment, tout le monde n'est pas dans ce cas). Ou un RMIste va chercher son "salaire"
, ou le chômeur préfère rester à la maison plutôt que d'aller bosser, ou plus personne n'a compris ce qu'était l'école, et où le jeune moyen chie sur l'éducation nationale, les patrons, les lois, les flics, les politiques, et toute forme d'autorité. Je déteste ce pays ou on juge à son diplôme et à ses fringue un jeune travailleur quand, de temps en temps, il en sort un avec de l'ambition, mais auquel on ne fait pas confiance à cause de sa jeunesse ou de sa couleur de peau.
Et comme je n'ai pas que des moitiés de convictions, j'ai demandé à ma societé de m'expatrier, le monde du travail et l'univers social français me rendent complètement malade. J'ai besoin d'aller dans un autre pays, dans lequel on connait la valeur du travail, et celle du mérite, ou on est récompensé si on a ENVIE de travailler beaucoup, et ou chacun s'aide soi-même. Un pays dans lequel tu es maître de ta vie, et ou on te donne les moyens de t'épanouir. Un pays ou on ne te juge plus si tu gagnes plus que les autres (simplement parce que tu auras travaillé plus longtemps), et dans lequel on ne se laisse pas aller à une victimisation perpetuelle d'une masse qui n'a plus envie de faire l'effort de s'en sortir. Un pays dans lequel on arrête de regarder le voisin, et on grandit ensemble, en pensant à la planète toute entière... Ca peut parraître paradoxal à quelques utopistes convaincus que le libéralisme est le fléau du monde, et que le communisme est la seule voie vers l'équité, mais bon, on ne va pas non plus parler de politique, hein ?
Bon, ça y est, j'ai dit tout ce que j'avais à dire sur la France que j'adore, et sur les Français, que je déteste. Maintenant, il y a des tas de pays au monde qui me tendent les bras...