C’est en 1951 que Leo Fender commercialise la première basse, inventée en 1933 par Paul Tutmarc. Et il faudra attendre presque vingt ans pour que celle-ci connaisse l’une de ses plus grandes évolutions. En effet, la
création et l’utilisation du
préampli remonte à la
fin des 60’s, par l’alliance de deux grands noms : le Rock psychédélique et
Alembic…
Les origines
A la fin des 60’s, la société
Alembic, créée par Ron Wickersham et sa femme Susan, se charge de la sonorisation live et studio de deux des plus grands groupes de rock psychédélique du moment :
Grateful Dead (avec Phil Lesh) et
Jefferson Airplane (avec Jack Cassady). Dans une dynamique toute simple de vouloir
améliorer le son, Ron invente le premier
préampli interne et également dans la foulée
le micro basse-impédance. Le monde de l’actif était né…
La Guild SG « Alembicized » de Phil Lesh Ainsi à partir du début des 70’s, toutes les grandes marques ont flairé le potentiel de cette nouvelle technologie et ont commencé à produire des basses actives :
Musicman,
Ken Smith, Tobias…
Principe et fonctionnement
Pour les
basses passives, le fonctionnement de l’électronique est simple : un potentiomètre de volume par micro et une tonalité générale (filtre passe haut, qui permet de couper les aigus), c’est le cas des basses type Jazz Bass par exemple. Le bassiste peut alors doser son « son » grâce à l’équaliseur de l’ampli, ou en dosant les volumes des micros plus celle de tonalité. En effet le micro le plus près du manche sonnera plus rond, plus grave contrairement au micro chevalet qui sera plus incisif, plus aigu. Cependant, les micros passifs peuvent avoir des défauts : bruits parasites, perte de signal avec des jacks trop longs…
Une
électronique active fonctionne bien différemment : le préampli va
booster les bandes passantes : ceci va permettre au joueur de pouvoir pousser certaines bandes de fréquence (boost) ou les couper (cut). On est bien loin du principe des premiers préamplis, qui étaient plus une sorte de tonalité générale active (ex le système EZQ de Bartolini, inspiré de l’Alembic).
Différentes formes
Les préamplis peuvent avoir plusieurs formes. Embarqués, il s’agit peut être de la forme la plus commune : le
préamp est intégré dans le corps de la basse, avec bien souvent un potentiomètre de volume par micros, une balance et/ou un équaliseur, le tout alimenté par
une ou deux piles 9V (ex :
Bartolini NTBT,
Aguilar OPB-3…). On peut également trouver des préamplis embarqués avec un réglage des médiums paramétriques. C'est-à-dire que le joueur peut choisir la fréquence à booster ou à couper.
Le préampli peut également être
intégré sous le micro (on parle alors de micro actif). Celui-ci aura pour rôle de booster le gain général et de baisser l’impédance de sortie du micro.
Il existe aussi les préamplis sous forme de boitiers (type
Aguilar DB924) ou même en format rack (
Tech21 preamp bass rbi). A noter que les basses actives peuvent être branchées directement dans une table de mixage.
L’actif meilleur que le passif ?
On ne peut pas dire que l’actif soit meilleur que le passif et inversement. En effet
chaque système à ses avantages et ses inconvénients. Comme écrit plus haut, une électronique passive est soumise à certaines contraintes : sensible au bruit électromagnétique,
perte de signal (notamment les fréquences aigues) avec un jack trop long ou un gros pedalboard…Mais une
basse passive possède
un son unique, chaud, authentique, idéal pour le jazz, blues, funk ou reggae. Celui-ci permet en outre de mettre en avant la lutherie. Il ne cache rien dû à sa simplicité. Sans compter que les fabricants créent de plus en plus des micros qui n’ont rien à envier à une électro active en terme de puissance et de définition. Le système actif quant à lui est résolument plus moderne et plus précis. Démocratisé dans les 90’s, il s’impose dans le hard-rock, le métal et tous les styles demandant une basse dynamique et percussive (notamment avec l’utilisation du
slapping et du
tapping), là ou les basses passives peuvent pécher. Mais on peut reprocher au préampli de cacher l’authenticité et la chaleur que rappellent les micros passifs. Pour combler cela, certaines marques proposent un système avec un switch actif/passif, ce qui peut s’avérer utile lors d’une panne de pile… Afin de trouver son graal, il faut tester et ne pas avoir de préjugés. Chaque système à sa signature sonore et ses propres caractéristiques et il ne faut pas cantonner tel basse à tel style. On voit bien des
Alembic dans le Jazz-rock et des
Jazz Bass dans du métal…